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Quand Act Up-Paris se réveille, cela se remarque. L’association a organisé, coup sur coup, deux «zaps» contre le bareback . Ainsi, des militants ont interrompu, le 10 avril dernier, l’enregistrement de l’émission «Tout le monde en parle», présentée par Thierry Ardisson, surgissant sur le plateau en criant des slogans et en jetant du faux sang sur le décor. En mars dernier, beaucoup d’homosexuels ont été choqués par l’émission «Tribus» d’Ardisson, sur France 2 (lire Têtu n° 78), qui donnait la parole aux défenseurs du bareback tout en caricaturant à à outrance les homosexuels. L’association a dénoncé l’«homophobie chic» d’Ardisson, qui, «pour parler du sida chez les homos, valorise les pratiques à risque». Le lendemain matin, deuxième couche. Cette fois, c’était au tour de l’éditeur d’Erik Rémès, Frank Spengler, directeur des Éditions Blanche, qui publient aussi les livres d’Alain Soral, de se faire «zapper». Une quinzaine de militants ont fait irruption dans ses locaux, collant des affiches sur les murs et renversant les dossiers des bureaux. Là aussi, Act Up a fait clairement savoir son point de vue : «Frank Spengler a choisi d’éditer des livres appelant à la haine des séropositifs, des homosexuels et des femmes.» Régine Desforges – qui est la mère de Frank Spengler – a pris, dans L’Humanité, la défense de Rémès en le mettant côte à côte avec Houellebecq, Foucault et Guibert. Dans une tribune publiée dans le même journal, Victoire Patouillard, présidente d’Act Up-Paris, a rappelé que «la liberté d’expression ne dédouane pas un éditeur de sa responsabilité dans les ouvrages qu’il choisit de publier… Franck Spengler fait mine d’ignorer la violence réelle exercée par les livres d’Erik Rémès et d’Alain Soral.» Les Éditions Blanche ont décidé de porter plainte contre l’association, au motif qu’une secrétaire aurait été blessée lors de l’intervention d’Act Up. De son côté, pour faire suite au zap de son émission, Thierry Ardisson a invité la présidente d’Act Up-Paris à venir expliquer longuement les raisons de son action contre le bareback, à l’occasion de l’émission diffusée le 26 avril. DLestrade