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Serial fucker

Erik Rémès ou la position de l'homo debout
J’aime pas la capote!
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Tout le monde en parle trop
Erik Rémès ou la position de l'homo debout

Têtu mai 2005
Têtu janvier 2005
Tribune d'Erik Rémès (Illico)
Fugues.com (Quebec)
Illico
Tract d’act up (zapp)
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Tetu +
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Gay.com
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ICI(journal Quebecois)
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zone-litteraire
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La Presse (Quebec)
LE MONDE
Tetu
VSD Duel
Journal de la démocratie sanitaire
RG MAG (Quebec)
critiques presse gay

 

 



Journal de la démocratie sanitaire

Journal de la démocratie sanitaire (ex journal du Hélène DELMOTTE 0000-00-00

Choix de vie

Erik Rémès publie son troisième roman, « Serial Fucker, journal d’un barebacker » aux Editions Blanche. L’ouvrage ne laissera pas insensibles les défenseurs de « la terrible liberté individuelle ». Le roman est cynique, violent et extrémiste. Du Rémès comme on l’aime.

Si « Je bande donc je suis » était le journal du sida, « Serial fucker » est pour Rémès le « journal de l’après-sida et de l’après trithérapie ». Fidèle à sa vérité, Rémès ne s’embarrasse d’aucun artifice « J’ai voulu témoigner du phénomène du bareback comme observateur mais aussi comme acteur ». La thématique, ambitieuse au regard des réactions de rejet, de haine et de violence qu’elle suscite, révèle pour Rémès « une crise existentielle actuelle, une perte de repères et une quête effrénée de la mort qui touche toute la société. Le bareback touche à la sexualité, à l’amour, à la mort, au respect de soi et des autres. Elle constitue donc une problématique essentielle pour la compréhension de la communauté gaie et des humains en général ». QUAND Après avoir évoqué le « No Kapote » dans la presse gaie, Rémès subit des attaques et des insultes d’une rare virulence. Certains le traitèrent de criminel. Loin de le faire taire, le mépris le pousse à radicaliser sa position et à répondre aux sollicitations des médias généralistes. « Le bareback correspond à ce qu’était la pédophilie dans les années 1970, le tabou ultime or le travail de l’écrivain consiste précisément à appuyer là où ça fait mal, à éclairer les phénomènes qui posent question car des extrêmes naît la vérité ». Rémès ne craint rien sinon de ne pas vivre. Quand on lui parle de ses détracteurs, il répond, avec une légèreté malicieuse « la connerie humaine est insondable ». Ses adversaires oublient certes un peu vite la légitimité qu’il possède pour affirmer une autre vérité, et témoigner d’une expérience qui dérange. « Serial Fucker est scandaleux car il va à l’encontre de l’hétéronormativité des gays. C’est aussi un livre d’initiation métaphysique qui pose aussi la question de savoir ce que nous faisons sur terre. Il interroge chacun sur sa perception de la vie, de la mort et sur ses désirs d’avoir des pratiques à risque. Toute mon œuvre tourne autour du sexe et de l’amour parce qu’ils représentent les derniers espaces de liberté ». La liberté est chez Rémès une valeur joliment définie : « agir en son âme et conscience indépendamment de tout désir et de toute peur ».

« Serial Fucker » doit également être perçu comme un livre sur le respect. Celui des faiblesses et des lâchetés, ou plus simplement celui du plaisir. Comment expliquer sinon cette démarche paradoxale, voire schizophrène entre le romancier barebaker et le journaliste essayiste qui va publier dans quelques mois le guide du Safer Sex ? Face à ceux qui n’assument pas leurs contradictions, Erik les revendique. « Le Guide du safer sex gay n’est pas une justification morale correspondant à un désir de me racheter. Je suis libre, j’écris pour poser des questions à la société. Ce n’est pas en refusant la folie qui est en soi que l’on trouve une réponse à sa propre existence ». La démarche plus qu’une provocation s’apparente à une victoire personnelle : « Il faut assumer d’être barebacker. C’est un travail de libération personnelle. Assumer des pratiques sexuelles extrêmes dans un milieu aseptisé demande du courage, y compris vis-à-vis de son propre entourage. J’ai toujours témoigné à visage découvert, je n’ai jamais utilisé de pseudonymes. Ce souci de visibilité m’a libéré de la honte, cette injonction éducative et sociale dont il faut se défaire. La société est engoncée dans l’avilissement de ses désirs et d’elle-même. Malgré tout, je suis quelqu’un de moral. J’atteins une terrible liberté. J’ignore où elle va me mener. Je ne hais personne. Act Up est mort pour les pédés. Quelle importance s’ils me détestent ? »

Les attaques commencent. Le climat de censure s’y prête bien. Mais il est paradoxal de voir s’associer à la condamnation publique des voix de militants de la lutte contre le sida. Ils n’ont pourtant pas été les premiers à privilégier l’interdiction et la censure comme réponse politique. Ni les derniers à savoir qu’assumer sa prévention impose d’assumer sa sexualité. Alors au nom de quelle logique suffirait-il de désigner un coupable pour briser le cercle infernal des contaminations ? Les adeptes du bareback ne sont pas des terroristes parce que leurs relations sexuelles sont librement consenties. Baiser sans capote ne se pratiquerait-il pas, ou plus, à deux ? Pourquoi livrer Rémès à la vindicte populaire si ce n’est pour rappeler des méthodes de dénonciation condamnables et condamnées en leur temps et inciter ceux qui pensent qu’un bon séropo est un séropo mort à instituer un délit de contamination ? Ceux qui choisissent la position confortable d’adversaires de Rémès auraient-ils la prétention d’être parfaits et moralement irréprochables ? Combien sommes-nous avoir la certitude de ne pas vouloir trahir après avoir été trahi ? Alors Messieurs que celui qui n’a jamais « péché » lui jette la première capote… Avec respect.

Hélène DELMOTTE

Interview original non coupé :

Interview avec helene Delmotte journalsite au journal du sida Ouvrage sur la liberté individuelle, « la terrible liberté individuelle » Un roman noir, cynique, violent, extrémiste, proche de la folie

Si « Je bande donc je suis » était le journal du sida, « Serial fucker » est pour son auteur le « journal de l’après-sida et de l’après trithérapie ».

Rémès ne s’embarrasse d’aucun artifice « J’ai voulu témoigner du phénomène du bareback comme observateur mais aussi comme acteur ».

Parler du bareback entraîne des réactions de rejet, de haine, de violence telles qu’il est forcément révélateur d’un mal être général « Le mouvement du bareback est révélateur de notre crise existentielle actuelle, de notre perte de repères et de cette quête effrénée de la mort qui touche toute la société. J’ai eu envie de toucher les extrêmes car des extrêmes apparaît la vérité »

« Le bareback touche à la sexualité, à l’amour, à la mort, au respect de soi et des autres et constitue donc une problématique essentielle pour la compréhension de la communauté gaie et des humains en général » « j’ai écrit ce livre en réaction à la haine reçue. J’avais communiqué sur le bareback dans la presse gaie. Face aux attaques et aux insultes d’assassin, de criminel, face à la haine et au mépris, j’ai radicalisé ma position et répondu aux questions des médias généralistes et grand public. Le bareback correspond à ce qu’était la pédophilie dans les années 1970, le tabou ultime or le travail de l’écrivain consiste précisément à briser les tabous, à appuyer là où ça fait mal, à éclairer les phénomènes qui posent question »

« La connerie humaine est insondable.

« Il y a 14 ans que je suis contaminé. Je suis un barebacker invétéré, j’ai été pendant deux ans sous bithérapie et je suis en vacances thérapeutiques. Oui le sida est mortel, oui la surcontamination est théoriquement possible, oui certains effets secondaires sont terribles mais il n’y a pas que cette vérité : nous sommes nombreux à ne ressentir aucun effet secondaire ».

« Oui ce livre est scandaleux car il va à l’encontre de l’hétéronormativité des gays. C’est aussi un livre d’initiation métaphysique. Et si ce livre parle de sexe, de pédés et de mort, il pose aussi la question de avoir ce que nous faisons sur terre. Il interroge chacun sur sa perception de la vie, de la mort et sur ses désirs d’avoir des pratiques à risque. La haine envers les barebackers n’est-elle pas le miroir inversé d’un désir refoulé ?».

« Oui, nous sommes libres vis-à-vis de notre sexualité. Toute mon œuvre tourne autour du sexe et de l’amour parce qu’ils représentent les derniers espaces de liberté ».
Définition de la liberté : agir en mon âme et conscience indépendamment de tout désir et de toute peur Nous sommes dans un contexte de censure. Nous travaillerons avec Queer factory sur la censure en juin prochain. Mon travail consiste à repousser les limites et à lutter contre les censures de toutes sortes ». Impact sur les plus faibles : « Je me suis posé la question, pas quand j’ai écrit le livre mais quand je suis passé à la télé. Il faut assumer d’être barebacker, dépasser la honte, assumer d’être pédé. C’est un travail de libération personnelle. Assumer des pratiques sexuelles extrêmes dans un milieu aseptisé demande du courage. Il faut assumer, y compris vis-à-vis de son propre entourage. J’ai toujours témoigné à visage découvert, je n’ai jamais utilisé de pseudonymes. Ce souci de visibilité m’a libéré de la honte, cette injonction éducative et sociale dont il faut se défaire. La société est engoncée dans la honte de ses désirs et d’elle-même. Malgré tout, je suis quelqu’un de moral. J’atteins une terrible liberté. J’ignore où elle va me mener. Je ne hais personne. Act Up est mort pour les pédés. Quelle importance s’ils me détestent ? »

Démarche paradoxale voire schizophrène entre le romancier barebaker et le journaliste essayiste qui va publier le guide du Safer Sex. On peut atteindre la vérité du sujet, embrasser la problématique du bareback dans des contradictions que j’assume et revendique ». « Quand je parle de contradictions du bareback, il n’y a pas d’un côté les gentils qui baisent avec capotes et de l’autre, les méchants barebakers. Chacun a eu des pratiques potentiellement à risque, pas seulement par rapport au sexe, par rapport à cette envie de vivre et de mourir.

Dieu est mort. On ne croit plus en rien, on vit dans le vide

Le Guide du safer sex gay n’est pas une justification morale correspondant à un désir de me racheter. Je suis libre, j’écris ce que je pense pour poser des questions à la société sans apporter de réponses toutes faites.
Ce n’est pas en refusant la folie qui est en soi que l’on trouve une réponse à sa propre existence. C’est pourtant ce que l’on fait.

On assume sa prévention quand on assume sa sexualité. Il faut sortir des discours injonctifs pour arriver à un discours basé sur le plaisir.

Un ouvrage sur notre terbile liberté individuelle, proche de la folie

La haine envers les barebackers n’est-elle pas le miroir inversé d’un désir refoulé ?».

www.erikremes.net