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Serial fucker

Erik Rémès ou la position de l'homo debout
J’aime pas la capote!
act up et les autodafés de mon livre serial fucker
Tout le monde en parle trop
Act Up, « Têtu »…Les nouvelles Chiennes de garde ?
Tout le monde en parle trop
Erik Rémès ou la position de l'homo debout

Têtu mai 2005
Têtu janvier 2005
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L'Humanité

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Avril 2003 - TRIBUNE LIBRE Pêle-mêle

Le poète du foutre
" Le but de la vie, c'est d'aimer "

Michel Houellebecq.

Après la publication de Serial Fucker, journal d'un barebacker, d'Erik Rémès, les bureaux des Editions Blanche ont été saccagés par des militants d'Act Up Paris. Après avoir mis à sac le bureau de l'éditeur, Franck Spengler, ils ont agressé physiquement son assistante qui tentait de s'opposer à cet acte de violence. On ne peut qu'être surpris devant cette manifestation d'intolérance de la part d'une association qui prétend défendre la liberté d'expression. Act Up n'a pas toléré qu'un ancien journaliste à Gay Pied, Libération et Nova Magazine dénonce les pratiques sexuelles de certains membres de la communauté gay, De quoi s'agit-il ? Comme son titre l'indique, du journal d'un " barebacker ". Le " bareback " est le culte des rapports non protégés, le " no capote ". II signifie littéralement " chevauchée à cru ". Pour les " barebackers ", les capotes empêcheraient de bander. Elles seraient un indice de la honte de soi et de haine du sexe. Selon l'éditeur, Serial Fucker serait un livre obsédant, fort et dérangeant, qui interroge notre société individualiste en quête, au mieux, d'une nouvelle éthique, au pire, du néant. " Aurais-tu publié ce texte ? " me demande Franck Spengler. Auquel je réponds sans hésiter : " Oui ", bien qu'il s'agisse d'un livre répétitif, brouillon, abscons et souvent ennuyeux avec, cependant, des moments d'émotion et, mais oui, de pudeur, d'où se dégage aussi une grande solitude. II dérange et pose au lecteur des questions auxquelles l'auteur répond parfois. Cela me fait penser à Hervé Guibert dont j'avais publié le premier livre, la Mort Propagande, livre prémonitoire, dégoulinant de sang et de sperme, insupportable, mais auquel Roland Barthes et Michel Foucault avaient rendu hommage. Pour Erik Rémès, Serial Fucker, " c'est un roman noir, cynique, violent, drôle, politique et sexuel. Il provoque des réactions fortes, questionne, émeut, énerve, agace, fait rire, révolte. On n'en ressort pas indemne. Il comporte une alternance de vécus directs et indirects, d'extraits de documents, de récits, de dialogues, de réflexions, de commentaires, dans un rythme effréné, mêlant journal des années bareback et dossier journalistique sur un phénomène marquant du début du troisième millénaire (...). On vit dans un monde de mensonge et de silence. Toute mon ouvre tourne autour de cela : l'obligation de vérité ". " Le silence tue, la vérité libère ! Serial Fucker va faire l'effet d'une bombe dans la communauté gay. Il suffit de voir comment l'équipe de Têtu a réagi : ils menacent de nous intenter un procès et nous demandent de couper ou modifier certains passages ! Nous refusons de le faire. C'est de la pure censure (...). J'en ai marre qu'on traite les barebackers d'irresponsables, comme le fait Act Up, d'assassins et de criminels. Il fallait répondre à toute cette connerie et cette hypocrisie. Je voulais lutter contre cette homosexualité intégriste, hygiéniste et normative. Bien sûr que nous devons avoir les mêmes droits que les hétéros, mais ce n'est pas pour ça qu'il faut être aussi cons, débiles et normaux qu'eux ! (...) C'est dans la folie et la noirceur de l'homme que j'ai envie de fouiller. J'essaie de décrypter la haine de soi. Ça peut servir à toutes les prises de risque : l'alcool au volant, le suicide, l'absence de protection. Il y a une omerta sur les pratiques à risque, c'est pourquoi mon livre est tabou ", déclare Erik Rémès, content de lui. Ce à quoi répond Act Up, dans un premier temps, par la diffusion d'un tract : " Les Editions Blanche veulent notre mort ! Act Up les accuse de lancer un appel à la contamination des militants d'Act Up Paris, en prodiguant des conseils sur la manière de contaminer quelqu'un à son insu. " Ce serait ridicule si ce n'était odieux. · aucun moment, Erik Rémès ne donne dans son livre de tels conseils ; il raconte. Il raconte comment, lui, pédé séropositif depuis quatorze ans, vit avec le sida, avec ses amis qu'il voit mourir, avec le regard des autres, son refus de relations sexuelles non protégées avec des séronégatifs et celles, démentes, avec des séropositifs comme lui. II prépare un " Guide des pratiques sexuelles " qui s'adressera aux hommes et aux femmes, homos ou non : " Assumer la prévention, c'est d'abord assumer et maîtriser sa sexualité. " Act Up Paris s'en prend également au livre d'Alain Soral, Jusqu'où va-t-on descendre ?, publié par le même éditeur, au prétexte de misogynie, d'homophobie et de chercher " à faire de l'argent sur nos cadavres ", il a été rendu compte, ici, de ce livre. Ces accusations sont graves et portent atteinte à l'honneur de l'écrivain. Mais la liberté d'expression est si insupportable aux membres d'Act Up Paris qu'ils n'hésitent pas à s'en prendre à une jeune femme dont le seul tort est de travailler aux Editions Blanche qui, à leurs yeux, " en publiant les livres d'Alain Soral et d'Erik Rémès, sont des complices du sida et veulent notre mort ". Ridicule ! Je refuse que l'on me dicte ce que je dois écrire, publier et lire. Personne n'est obligé de lire les ouvrages de Soral ou de Rémès. Après la condamnation de l'éditeur Léo Scheer, pour la publication du livre de Louis Skorecki, Il entrerait dans la légende, à quand les bastonnades d'auteurs et d'éditeurs " mal pensants " ?

" Ainsi les êtres humains échangent leurs muqueuses / Avant de tout ranger dans les valises en fibres, / C'est ainsi qu'ils expriment leur statut d'êtres libres / Et leur humanité interchangeable et creuse. " (1).

(1) Michel Houellebecq : Système sexuel martiniquais, in Poésies, aux éditions J'ai lu.

www.erikremes.net