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La référence L'éditorial de Pierre Salducci 0000-00-00

L'éditorial de Pierre Salducci réagir à cet article ] Bonjour et bonne rentrée à tous et à toutes, L’événement littéraire de cet automne tournera probablement autour de la parution du nouveau roman d’EriK Rémès, Kanibale, que le magazine Têtu s’est empressé de démolir avant même la sortie du livre en librairie. Un bel acharnement pour tuer un livre sans lui laisser la moindre chance d’exister. Après, ils viendront nous dire qu’ils défendent les auteurs et la création. Ouaip ! Ah, s’ils pouvaient avoir la même hâte à se jeter sur toutes les parutions en littératures gay, ce serait fantastique, mais non, ils ne font ça que pour détruire un auteur, jamais pour l’encourager ou célébrer un chef d'oeuvre. Être positif, ils ne savent pas le faire. Ce qui est déplaisant avec ce magazine, c’est qu’il ne cherche pas à nous informer (ce qui est pourtant le propre des médias) mais il veut nous influer, et même pire, nous convaincre, nous imposer son point de vue (style Lestrade dans Cheikh, journal de campagne). Têtu veut sans cesse dire à toute la communauté gay française ce qu’elle doit penser, lui fournir un discours officiel, une voix unique. Ce n’est plus un magazine, c’est une bible, un livre saint… L’article chargé de descendre Erik Rémès est l’œuvre d’un illustre inconnu, Daniel Garcia, qui signe courageusement de ses seules initiales. Qui est-il pour nous imposer son avis, celui-là ? Mystère ! Au nom de qui parle-t-il ? De quelle expérience, de quelles connaissances ? Pourquoi a-t-il été choisi pour un roman si important ? Pourquoi lui et pas un autre ? Est-ce un vrai critique littéraire ? On n’en a pas la moindre idée. Ou plutôt si, on devine très bien qu’il n’est rien de tout cela. Et c’est cela qui blesse le plus, il n’est rien et se permet tout. Dans les magazines grand public, les critiques littéraires sont de vrais spécialistes, Angelo Rinaldi, Hugo Marsan, Josyane Sauvageau, etc... On sait qui c'est et ce qu'ils ont fait, on peut avoir certaines raisons d'avoir confiance en leur jugement. Mais dans la presse gay, n’importe qui peut se ramasser « critique littéraire » et n’importe qui nous impose son jugement sans que personne n'ait le droit de rien dire ni ne puisse réagir. Vous voulez écrire dans un magazine gay, vous savez vaguement lire, on vous refile aussitôt la rubrique littéraire parce que de toute façon, personne n’en veut à la rédaction, c’est trop de boulot (et tous ces livres, quels ennuis !)… Ensuite, c’est à vous de jouer, à vous de vous faire un nom au dépend de celui des autres. Facile ! N’est-ce pas M. Garcia ? Et justement l’inconnu monsieur Garcia s’applique à ses tirades prétentieuses sans jamais hésiter ni émettre la moindre réserve, sûr de lui qu'il est. Il nous assène ses quatre vérités comme des paroles d’évangiles. Et tire un trait rageur sur l’ensemble d’un ouvrage sous prétexte qu’il a trouvé un passage de deux lignes qui ne lui plaît pas… Bigre ! Voici un apprenti sorcier encore plus sévère qu’un professionnel. Et malheureusement, il y a pire ! Comme si ce n’était pas assez d’incompétence et de mépris, on nous explique dans l’avant-propos que la décision de descendre Kanibale est un choix du comité de rédaction de la revue. On croit rêver ! En quoi une appréciation artistique ou culturelle doit-elle dépendre d’un comité de rédaction ? Et que font-ils de la diversité d’opinion alors ? Quelle chance lui donnent-ils ? Dans un monde qui respecte l'éthique, le comité de rédaction d’un magazine décide d’un point de vue commun quand il s’agit d’un parti pris idéologique ou d’une position politique. Cela signifie-t-il que la décision de descendre Rémès est politique ou idéologique et que c’est un pur parti pris ? Dans ce cas, où est l’objectivité de la critique ? Où est la véritable analyse de l’œuvre puisque l’objectif du magazine est seulement de dénigrer systématiquement son auteur quoi qu’il fasse ou écrive ? Ces gens-là se croient toujours autorisés à juger l’attitude des autres, comme s’ils étaient des saints, et ils sont incapable de voir que leurs méthodes sont tout aussi totalitaristes et dangereuses que celles de ceux qu’ils cherchent à dénoncer. C’est nul, méprisant, honteux et sans valeur. On ne peut pas faire l'impasse de cette manière sur un livre sans en donner de sérieuses raisons, tout comme on ne peut pas faire l'impasse sur l'oeuvre d'Erik Rémès, sous prétexte qu'on n'aime pas le personnage et en se permettant de juger sa vie privée. C'est de la censure pure et simple. Parce qu'on peut penser n'importe quoi de l'individu et de ses comportements, ses livres, eux, sont toujours intéressants et méritent la considération. Le sommaire de ce nouveau numéro de La Référence est vraiment représentatif de la ligne éditoriale adoptée par notre magazine. Principalement axé sur le roman, il est à la fois gay et lesbien, à la fois compte rendu de lecture et articles de fond. On y trouve les nouveautés de l’heure comme le deuxième titre très attendu d'Alexandre Delmar, le nouveau-né des éditions Labrys, la fameuse Coiffeuse pour dame de Corinne Gaudefroy ou le premier volume du Passage du Caire de Nathalie Vincent, mais aussi des auteurs classiques comme Eric Jourdan et des livres culte comme La Vie rêvée de sainte Tapiole, tout ceci en plus de l’intégrale Michel Aurouze que nous continuons ce mois-ci avec La Fleur d’eldelweiss, et sans oublier le palmarès des dix meilleurs titres lesbiens signé cette fois par nulle autre que Geneviève Pastre. Bonne lecture et à bientôt ! Pierre Salducci, rédacteur en chef

www.erikremes.net