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Vous prendrez bien un peu de salade ?

 



Le samedi soir direction la grande soirée du Meeting à la périphérie de Zurich : un immense hangar tout en longueur. À l'entrée, un beau et grand Red Skin de 2 mètres 10, oulala, piercé et tatoué nous sourit d'un sourire entendu. Belle bête pesante avec son Iroquoise bleu-vert et son Septum de 3 millimètres. Avec mon Didier, on commence la visite des lieux en pouffant comme deux touristes japonaises, la vulve en gyrophare, débridée. Une back-room est improvisée tout le long du bâtiment faite de bâches de plastique noire. Sur la droite : quatre bars. Au fond, la piste de danse. La Musique, la sono et les éclairages sont impecs, c'est une vraie Techno party avec des gens plus fous les uns que les autres, extasiés et allumés de tous poils, tatoués et piercés. Plus de mille mecs ! C'est une ambiance de rave gay décadente. Assez rare pour un meeting cuir. Je rencontre des personnages hybrides, débordant d'excentricités, des punks à Crète bicolore, des parfaits clones de Tom Boy, militaires et policiers. Tous plus impeccables les uns que les autres. X = X. Didier, hilare, s'approche de moi et me tend une ecsta et un acide achetés au beau Red Skin piercé de l'entrée, le géant qui nous avait fait un sourire très-très entendu. Je ne suis déjà plus qu'un chien sautant devant son morceau de super-susucre. Milou donc, je remue de la queue, les oreilles bien droite et la truffe toute humide, m'en pourlèche de joie les babines, j'aboie, ouvre la gueule et avale mon super-susucre que me tend en jouant la main vibrillonante de mon maître. J'en pisse de joie contre son pantalon. Alors, je vais et je viens entre tes reins dans la cour de l'école où on danse telle une jeune fille de bonne famille dans un pensionnat catholique Anglais strict, avec une toute petite jupe, stricte elle aussi mais très-très courte, en attendant la montée. Danser = vivre. Sur la piste, je bouge, un peu : ça vient ou quoi cette ecsta ? Comme après la montée je n'aurai plus qu'une libido relative, oui-oui ça m'arrive parfois, l'X me rend souvent Toute Cérébrale, je décide, préventivement, d'aller aux pipi-room faire politesses à Notre Dame des Water-closet et jouer de la clarinette baveuse afin de faire quelque provision de sperme pour le restant de la soirée ; mais aussi, remuer le panier à crotte d'une quelconque marie-salope pousse-toi de là que je te saute. Au pipi-room donc, je tombe nez à nez, oulala et c'est peu dire, sur un Sexe éléphantesque. Je me ressuscite instantanément en Thérèse d'Avilla devant le Christ et me couvre de stigmates incandescents. Le Sexe pachydermique m'allume, me chauffe, tire une latte puis me souffle en ronds de fumée qui s'envolent dans l'air frais et humide de Zurich. Je bande à midi et lui roule une escalope avec quelques feuilles de salades. Violemment, il me secoue comme un Orangina rouge, me décapsule, m'ingurgite puis, tel l'Alibaba des Banques Suisse, me dévalise le coffre à quéquettes. Il s'agite alors, hennit, rugit puis glousse et, très-très vite, me blanchit la pastille de sa Mousseline épaisse : à s'en pourlécher les babines. Milou est vachement content, il adore la purée de carotte. Béate telle la Reine Victoria davant le Prince Albert, je ressors des water-closets. D'un coup, très-très vite, particulièrement fort, ça frappe dans ma tête. Qui c'est, dis-je ingénument à la personne qui frappait dans ma tête ? Puis je sens soudain, subrepticement, que ça chauffe du moteur, les boutons présynaptique se mettent à clignoter, ça s'emballe, je sens que ça monte, les parois intérieures devenir moites. Oui, ça monte, oulala, j'ai ma gaine de Myéline qui éclate. Je cours vers Didier sur la piste la bouche encore engluée de foutre et la vulve grasse : Didier, Didier, putain je monte. Foutre Dieu moi aussi Berlinou, me dit Didier regardant sereinement mais avec une certaine insistance l'Océan qui entourait dorénavant la Suisse.

 

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