Sang et vampirisme

sang et vampirisme Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

Le vampirisme se décline en plusieurs facettes : cunnilinctus lors des règles ; morsure jusqu'au sang ou coupure que l'on suce. Le vampirisme peut-être purement psychologique. Il s'agit là d'une « emprise sur l'âme de son prochain ». On rappellera ici tout de même pour les habitants ruraux de Patagonie ou les visiteurs récents de notre planète que le sang est l'un des vecteurs principaux du sida et d'autres MST. Certaines personnes sont excitées par le sang. Les jeux avec du sang sont liés à toutes sortes de blessures : morsures, piercing, scarification, cutting (coupures au rasoir), aiguille, incisions, abrasions, flagellation, rasages, vampirisme, etc. Les coupures de la peau provoquent une sécrétion d'adrénaline. Ce type de jeu demande une bonne connaissance médicale du corps humain, et une excellente maîtrise de ses gestes. Certaines zones du corps humain présentant des tissus adipeux sont plus adaptées à ces jeux sanguins. Comme toujours, et plus encore ici, la confiance avec le partenaire est capitale.

Pas besoin d'être un vampire officiel et d'habiter en Transylvanie pour apprécier le sang. Ainsi, de nombreuses personnes blessées, peut-être vous même, portent la coupure à la bouche pour en sucer leur propre sang. Ce vampirisme est souvent liée à une sexualité du risque et, parfois, consommatrice de drogues. C'est une pratique également liée aux piercings et autres cuttings. Et si le sang était un plaisir essentiellement et originellement féminin ? Pour des femmes, le sang est en effet un puissant symbole signifiant la vie et la sagesse. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que des rites d'initiation ancestraux (pour la plupart masculins d'ailleurs) impliquent invariablement la blessure et le sang, dans l'imitation de l'identité féminine, mère de l'humanité. Inversement, les hommes ne peuvent saigner uniquement en cas de blessures et ce, dans la douleur.

Pat Califia, théoricienne américaine du sexe extrême et auteur de nombreux ouvrages sur la question s'est penchée sur le fantasme du sang. Pour elle, le sang est un des point communs entre toutes les femmes. Pour cette extrémiste, les hommes viendraient même déranger cette communion entre femmes par le sang. Pour elle, le sang ne signifie pas la même chose entre hommes et femmes. Il est aussi aliment et bénédiction. Les hommes n'ont pas la capacité de comprendre et perturber la magie que les femmes ont entre elles. Le sang ne signifie pas la même chose entre un homme et une femme. Nous pouvons partager les mêmes craintes pour les blessures et la peur de voir notre cœur s'arrêter. Parce que je saigne une fois par mois et je ne meurs pas, je sais que même lorsque je mourrais, ce ne sera pas la fin de moi. Je reviendrai ici, dans une forme différente, ou irai quelque part autrement faire une autre œuvre de vie.

D'autres personnes aiment voir le sang de leur partenaire couler ou sont particulièrement excitées lors des menstruations de leur femme.