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COPROPHILIE scatophilie

 



COPROPHILIE, scatophilie Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

La coprophilie est un jeu sexuel qui consiste en pulsions, fantasmes et comportements marqués et persistants impliquant la recherche et l'obtention d'une excitation sexuelle par le contact des excréments humains.

Cette expérience est certainement une des plus extrêmes et décriées que propose la sexualité. Même pour les adeptes du SM le plus débridé, les plans scats provoquent souvent de violentes répulsions et un profond sentiment de dégoût et de rejets. Il est vrai que la merde nous renvoie à un des tabous les plus violents de notre société. Comme tout tabou, il se doit d'être étudié. Les pratiques scatophiles, même peu répandues, ne sont-elles pas, par le dépassement d'une extrême limite, une transgression des interdits et un jeu avec les limites ? Ce qui apparaît de l'extérieur comme une dégradation de l'individu semble vécue de l'intérieur, par ses adeptes, comme un don total de soi, souvent accompagné d'un profond respect de son partenaire. Les scatophiles se rencontrent dans certains bars SM et, plus facilement encore, sur des forums de discutions spécialisés d'Internet. Un bar parisien, le Keller, propose un après-midi scat par mois. On ne dira d'ailleurs jamais à quel point Internet a facilité la circulation des informations sur des sujets aussi pointus.

Mise en garde. Il existe de nombreux risques liées à la merde. Si l'urine est un milieu aseptique, les fèces sont avant tout des déchets. On y trouve des microbes, des parasites et des virus. Parmi les microbes, on note la présence de colibacilles et de streptocoques ; parmi les parasites amibes, vers solitaires, oxyures, etc. Les virus ne sont pas en reste avec notamment ceux des hépatites A, B, C, Poliomyélite, et bien sur, tralala, le Sida ! De plus, certains microbes peuvent être latents chez quelqu'un et être pathogène pour son partenaire. Il faut donc éviter l'ingestion et les contacts avec les muqueuses, la bouche et les yeux. De plus, les scientifiques supputent le lien entre fèces et syndrome de Kaposi.

Pour s'initier à la consommation des déjections humaines, on peut utiliser différents substituts : bière, vin blanc, boudin noir, chocolat que l'on étale sur le corps ou que l'on introduit dans l'anus.

Il existe de nombreuses sortes de plans scats. La coprographie désigne le fait d'écrire avec des déjections. Cet art est très fréquents dans les toilettes publiques et d'aucuns, petits n'enfants, y auront joués. Car qui n'a pas joué, au moins une fois, avec sa merde avant que les interdits n'entravent ses pulsions ?

La coprophagie est l'action de manger des excréments et d'en être sexuellement excité. Elle peut-être impulsive ou, plus simplement, l'effet secondaire d'un Cunnilinctus ou d'une fellation à la suite d'une sodomie.

D'après le Dictionnaire de l'amour, quatre raisons principales expliquent la coprophagie. Premièrement, ce peut-être une provocation envers leur mère qui leur interdisait de jouer avec leur matière fécal lorsqu'ils étaient enfant. Deuxièmement, ils n'ont jamais eu le loisir d'examiner de façon approfondie cette étrange substance qui sort de leu corps. Troisièmement, la coprophagie serait le signe de la soumission totale au partenaire, exprimant l'amour de ce qui vient de lui. Quatrièmement, il peut s'agir d'une sorte de masochisme, d'auto-dénigrement datant d'une période de l'existence. La coprophilie et ses synonymes, la scatophilie et la coproscopie est l'excitation sexuelle liée aux fèces. Elle n'est pas forcément associé à la coprophagie.

Rapports « destroy », « crad », « dégueu », où l'on aime, à l'inverse de la plupart des gens, les slips et les chaussettes sales et odorifères. Pratiques liées également aux vêtements en latex et caoutchouc. On trouve ici le fantasme des éboueurs et des mecs de chantier : de la boue, du cambouis et de l'huile de vidange, du catche féminin dans la boue. Celui également des fringues sales et déchirées.

Pour le psychanalyste Hubert Lisandre : la scatophilie est une pratique perverse parce que non lié au coït. C'est une pratique centrée au niveau de l'Objet au sens psychanalytique du terme. Dans le développement, la merde est le premier moyen de concevoir l'Objet. C'est lié à la question fondamentale : qu'est-ce qui est à moi et qu'est-ce qui n'est pas à moi ? La merde est un objet partiel susceptible de s'en aller du corps. La merde, tous les parents en ont fait l'expérience, est le premier objet de don. En psychanalyse, la merde, l'argent ou les cadeaux, c'est la même chose. Un scatophile est donc une personne dont la question tourne autour de l'Objet. C'est un grand fantasme de fusion avec l'autre.

La société s'évertue à refouler ses excréments. Combien de temps avons-nous mis à dépasser ce stade qu'on nomme anal ? Comment l'avons-nous intégré ? Notre volonté de jeunes enfants pouvait-elle s'exprimer sous le poids des interdits ? Qu'a-t-il fallu pour que nous devenions propre ? L'insistance plus ou moins patiente, voire agressive, de nos parents et éducateurs. Ces interdits se traduisent le plus souvent par une répulsion violente face à la merde. Ce rejet est alors une forme dégoût, une dénégation d'un désir qu'on ne voudrait en aucun cas délivrer et ramener à la conscience. La répulsion comme image inversée d'un désir scatophile. Chez d'autres, ces interdits resurgissent et s'expriment librement dans des désirs scatophiles. La jouissance vient alors de la transgression de ce tabou. Plaisir iconoclaste de destruction des valeurs.

 

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