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TRANSSEXUALIME transexualité

 



TRANSSEXUALIME Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

Le docteur Harry Benjamin a été le premier médecin à décrire la réalité du syndrome «transsexuel». En 1949, il dit : c'est une entité nosographique 2 qui n'est ni une perversion, ni une homosexualité. En 1953, il complète : Le transsexualisme est le sentiment d'appartenir au sexe opposé et le désir corrélatif d'une transformation corporelle.

Le transsexuel est une personne de sexe féminin et de genre masculin. La transsexuelle est une personne de sexe mâle et de genre féminin. Changer de sexe par l'opération chirurgicale est souvent la seule façon pour ces personnes de retrouver leur unicité. Les personnes concernées par ce syndrome sont rares. On possède très peu de statistique sur le phénomène transsexuel. 1/18 000 syndrome de Benjamin féminin (Transsexuelles homme-femme) et 1/54 000 transsexuels masculin (Transsexuels femme-homme) - soit 0,0028 % de la population 4. Selon Master et Johnson, il n'existe pas de statistiques précise donnant le taux de changements d'identité sexuelle, mais une estimation donne le chiffre de 1 pour 100 000 pour les transsexuels et une pour 130 000 pour les transsexuelles.

La plupart des humains ne se posent pas la question de savoir s'ils sont des hommes ou des femmes. Leur identité psychologique ou genre est en accord avec leur physique, il n'en est pas de même pour les personnes dites transsexuelles qui ressentent un décalage entre leur identité psychologique et leur physique.

Pour pouvoir vivre le plus normalement possible, les personnes dites transsexuelles vont, si elles le peuvent, se faire opérer. L'hormonothérapie (féminisante ou virilisante) suivie à vie développera les caractères sexuels dits secondaires et leur donnera un aspect physique crédible et essentiel à leur vie sociale. Cette opération de conversion sexuelle rend définitivement et irréversiblement stériles ces personnes. Mais la fertilité ne définit pas le fait d'être femme ou homme. Cela n'empêche pas la sexualité. Comme toute autre personne, la personne trans peut être hétérosexuelle, homosexuelle ou bisexuelle. Ainsi, un « homme » qui devient une « femme » pourra aimer soit un homme, ou une femme ou même les deux.

Le phénomène du transsexualisme soulève d'abyssales questions : éthiques, morales et religieuses. Comme tout mot comportant le mot sexe, le transsexualisme provoque instantanément rire pouffé ou gène, attirance malsaine ou exclusion. On y associe systématiquement prostitution et anormalité. C'est un phénomène peu connu et, donc, mal compris. Rarement, sont abordés, sans tralala, les véritables problèmes que rencontrent les transsexuels : médical, sociologique et juridique. Trop souvent, la peur de l'autre en soi gouverne les relations humaines et les choix de la société. Alors que les débats à l'Assemblée Nationale française concernant le projet de loi du Pacs ont été le théâtre d'insultes homophobes caractérisées et de plaisanteries grasses, on imagine facilement les députés conservateurs se répandre en insanités les plus sordides sur le phénomène transsexuel. Les transsexuels font peur. Médecins et psys ne dérogent pas à la règle et les transsexuels rencontrent de nombreux obstacles dans leur désir de changement de sexe. On associe fréquemment opération et négation-destruction du corps alors qu'il faudrait plutôt y voir une puissante pulsion de vie, une reconstruction de l'être.

 

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