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DRAG KINGS LE FÉMININ FAIT MÂLE

 



DRAG KINGS : LE FÉMININ FAIT MÂLE Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

Les Drag kings, des lesbiennes qui ont l'apparence et s'habillent en homme ont fait leur apparition en France en 1995. Plus extrême encore, il existe des femmes qui deviennent des hommes, à coup d'hormones et d'opération chirurgicales comme les hermaphrodykes (gouines hermaphrodites) de la communauté américaine Female-to-male. Ce récent phénomène « Transgenders », est esthétique et ludique mais aussi, politique et militant. Della Grâce, photographe et figure de proue du mouvement La recette pour qu'une femme devienne Drag King est simple. Se couper les cheveux à la tondeuse. Se laisser pousser les poils des jambes. Bannir le maquillage et tout autre atours rappelant la féminité. S'enrouler les seins et les bander avec du plastique alimentaire. Mettre des vêtement de garçons. Se coller de fausses moustaches, rouflaquettes ou une fausse barbe. Ou encore, coupez de petites mèches de ses cheveux pour ensuite les coller. Enfin, se placer une protubérance phallique dans la culotte. D'ailleurs, certaines Drag étaient auparavant très féminine. Elle s'habillent donc comme elles veulent et deviennent qui que ce soit juste le temps d'une soirée. Pour d'autres, c'est une chose très sérieuse qui correspond à une révélation de leur vraie personnalité. Elles parlent alors d'une nouvelle dimension apportée à leur vie. Toutes remarquent en tout cas combien c'est drôle pour une femme d'être habillée en homme dans la rue et de ne pas se faire draguer par les hommes, de pouvoir rentrer seules la nuit dans les rues sans être effrayées.

Nés aux États-Unis au début des années 1990, les Drag Kings ont débarquées en force en Europe via Londres. Au simple travestissement des drag kings peut répondre une volonté radicale de transsexualisme. Ainsi, apparurent les premières Daddy-boys sur la scène lesbienne et SM de San Francisco : des Hermaphrodykes (gouines hermaphrodites) qui cherchent à ressembler aux hommes et qui s'identifient comme gay. Des lesbiennes-pédés radicales, aussi appelées Female-to-male ou FTM. Des Dykes with dicks (gouines avec pénis) qui, à coup d'hormones et d'opérations chirurgicales, ont tout ce qui fait un homme : des poils en veux tu en voilà, une voix virile et même un pénis greffé et gonflable.

A l'inverse de l'androgynie, les Drag Kings sont hypersexuées. Elles sont une minorité constituée aux États-Unis et très structurée. Elle font du lobbying auprès des autres groupes pour se faire connaître. Les FTM sont des militantes qui organisent des groupes d'auto-support psychologique et médical ainsi que d'autres d'activisme pur. Depuis quelques années, le terme « transgender » est entré dans le vocabulaire gay « Queer » (en français : bizarre) pour décrire ceux qui transgressent culturellement les rôles désignés de mâle et de femelle. Des groupes comme Transgenders Nation et Transgenders Task Force ont été crées pour militer pour des lois anti-discrimination. Le courant des Drag king apporte une théorisation du travestisme. Car, à l'opposé du phénomène purement commercial et apolitisé de la majorité des drag queens, les Drag Kings se positionnent ouvertement comme lobby subversif et politique.

Du Paris des années vingt, du Berlin des années trente, aux garçonnes des années soixante en passant par le New York des années cinquante, les lesbiennes ont souvent adopté ou réinterprété le modèle masculin. Si l'étude du phénomène du travestisme est vieux comme mes robes, à coup de proto-analyse, dérèglements hormonaux ou génétiques et traumatismes pré et post-pubère, le radicalisme transgenders soulève de nouvelles questions. Alors que les statistiques américaine montrent que 2 personnes sur 100 000 sont transsexuelles, à part égale entre garçons et filles, on peut se demander pourquoi apparaît, seulement aujourd'hui, ce mouvement revendicatif des FTM. Plusieurs hypothèses. L'évolution du féminisme et de la condition des femmes en serait la cause principale. Celle-ci remettant en question les identités et les rôles sexuels. Contre l'hétérosexisme et « l'hétérorrisme ». Les femmes exprimant haut et fort leur revendication et leur désir d'émancipation. Les lesbiennes, généralement socialement invisibles et contraintes au secret, auraient par ce mouvement une image et un discours. Il serait le résultat de la Queer politique et des très radicales Gay's Studies qui ont fait apparaître l'idée que l'identité sexuelle n'est pas seulement déterminé par le choix de l'objet sexuel. L'hétérosexualité est récusée comme norme psychologique et sociale, les gays remettant en cause les institutions masculines et les privilèges des mâles.

 

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