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Etre lesbienne

 



Etre lesbienne Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

Le Dr Richard Green, ancien membre du Kinsey Institute, pense que le nombre de couples de lesbiennes augmente aujourd'hui en partie pour des raisons politiques. Car elles offriraient au femmes la possibilité de se libérer de l'incroyable dépendance aux hommes dans laquelle elles ont vécu pendant de si nombreuses années. Les femmes devenues libres, grâce aux révolutions sexuelles exprimeraient donc cette liberté par le lesbianisme. Tout comme, suite à la destruction de l'archétype du mâle occidental dominant, correspondrait une plus grande liberté des hommes vis-à-vis de leur rôle et le possibilité d'envisager les relations homosexuelles et leur passivité comme possible et saine. Une femme peut se respecter et assumer sa féminité en étant lesbienne. Tout comme un homme peut également être un « mâle, un vrai » tout en étant un homo et un « enculé ».

D'après Shere Hite : Les relations lesbiennes sont aujourd'hui comme hier taboues, même si elles sont à la mode. Un paradoxe de notre société, qui permet et condamne à la fois. Premier constat, qui déplaira aux « machos érectiles », les femmes s'éclateraient plus entre elles qu'avec un « porteur de quéquette ». D'après Hite, « les relations sexuelles entre femmes sont intéressantes et très satisfaisantes, meilleures que celles avec les hommes, dit-on. Elles seraient plus intimes et plus chaleureuses, que ce soit affectivement ou sexuellement ». Les rapports Hite ainsi que d'autres études montrent que les femmes ont plus d'orgasmes au cours de rapports lesbiens qu'hétérosexuels et que ceux-ci durent plus longtemps. Et Hite de citer une lesbienne : je trouve que les femmes font mieux l'amour ; elles savent ce dont les femmes ont besoin. Et avant tout, elles sont plus affectueuses que les hommes. Elles offrent plus de tendresse, de respect et comprennent mieux les sentiments. Les hommes étaient la plupart du temps davantage intéressés par leur propre plaisir que par le mien. Hite souligne, qu'à l'inverse des relations hétéros et de leur inébranlable « fellation, cunnilinctus, coït », « les étapes de l'acte sexuel entre femmes ne sont pas fixées. C'est pourquoi ces dernières peuvent avoir des relations regorgeant d'imagination ». Imagination, le mot est lancé à la face de l'hétérocratie. Le « culte du phallus » aurait donc fait long feu. Les « machos débandent » devant la nouvelle liberté des femmes et la virilité assumée des gays. Oui, l'hétérosexualité peut parfois être « stérile », « sans imagination », en un mot, « ennuyeuse ». La domination de l'homme sur la femme, mais aussi de l'hétérosexualité sur l'homosexualité, peut-être contre productive, répétitive, frigide. Hite souligne que dans des relations saphiques, le corps tout entier est mis à contribution et que l'orgasme ne signifie pas pour autant l'arrêt des festivités.

Choix du partenaire. Les lesbiennes comme les homosexuels ont des goûts variés quand aux choix de leurs partenaires. Certaines préfèrent les « fems », vamps à la féminité hyperbolique. D'autres seront plus attirés par les femmes « butch », appelées péjorativement « camionneuses » ou « hommasses » qui auront tendance à « jouer le rôle de l'homme ». Bon nombre de lesbiennes ont une attitude relativement androgyne. Mais, gardons-nous de la caricature qui relègue chaque minorité à sa typologie aliénante : la blonde mononeuronale, la folle opéra... Observons plutôt les évolutions apparues ces dernières années. Il semble qu'une nouvelle génération de lesbienne, moins schématiquement identifiable, voit le jour. Celles-ci, vivent en harmonie avec leur genre, ne tombant dans aucun « excès » sus-cités. Mais il faudrait peut-être s'intéresser ici justement à cette typologie homosexuelle. Souvent, pour les homos, l'apparence correspond à la fois à un étendard (« regardez, je suis une folle ou encore une camionneuse ») et une défense (« je m'habille en militaire ou en cuir pour bien montrer aux autres que je suis un homme », ou en tant que camionneuse « parce que je ne supporte pas le regard insistant des hommes »). Appartenance à un groupe identitaire, revendication de sa virilité ou de sa féminité, moyen de défense, etc. Les raisons sont multiples et mériteraient à elles seules un ouvrage. Toujours est-il que ces schémas n'ont souvent de raison d'être que pour pallier à l'oppression hétérocratique, fruit d'exclusion et de haine. Il faut également noter que question style vestimentaire, les homos, lorsqu'il peuvent s'affirmer librement, comme dans le Marais à Paris, font souvent preuve de créativité. Les couleurs et les matériaux qu'ils portent apportent un peu de gaîté à la « grisaille hétérosexuelle normative ».

 

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