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PREMIÈRE PARTIE : CORPS ET ACTES prolégomène à une sexualité hédoniste

 



PREMIÈRE PARTIE : CORPS ET ACTES PROLEGOMENE A UNE SEXUALITE HEDONISTE

ProlégomènE. La fin du XXe siècle a connu une montée en puissance de l’érotisme et de la pornographie ainsi qu’une banalisation et médiatisation du sexe et de l’homosexualité. À partir des années 1970, le sexe s’exhibe : la littérature érotique se popularise et le cinéma porno se développe. Arrivent, dans les années 1980, les nouveaux moyens de communication, la vidéo et le magnétoscope ; l’explosion de la diffusion des images ; enfin, l’omniprésence du sexe dans les médias. Le sexe devient un produit de consommation qui se vend et fait vendre dans des publicités de plus en plus érotique ; l’intimité de la sexualité est exhibée lors d’émissions télé grands publics. Pour la sexo-démographe Maryse Jaspard , « la sexualité est devenue plus visible, presque envahissante. La désacralisation du sexe s’accomplit en parallèle à l‘érotisation des représentations sociales, phénomène qui, paradoxalement, produit une forme de normalisation des comportements ».

Qu’en est-il de cette prétendue « révolution sexuelle » ? Les années 70 nous avaient promis mont de Vénus et merveilles phalliques en matière de sexe. Nous ferions depuis « l’amour et plus la guerre ». Il serait « interdit d’interdire » et l’on devrait « jouir sans entraves ». Que nenni ! Les statistiques actuelles de la sexualité laissent sceptique quant à une réelle évolution des mœurs et jeux sexuels. Comme le dit Maryse Jaspard sur l’hétérosexualité, « En cette fin de siècle, comme trente ans auparavant, prédomine une sexualité conjugale qui s’apaise avec la longévité du couple. Aucune évolution tangible qui indiquerait une libération sexuelle. Ainsi, la « libération » sexuelle semble aller plutôt dans le sens d’une intériorisation des normes sociales par l’individu. Certes la sexualité s’est échappée du carcan qui l’enserrait, mais plus présente, elle est aussi plus sociabilisée, standardisée. En outre, le déferlement visuel et langagier du sexe qui caractérise la fin de ce deuxième millénaire engendre un grand décalage entre pratiques et représentations : la libération sexuelle apparaît, plus que jamais, comme un des grands mythes du XXe siècle ».

Pour bien appréhender ce livre, il est recommandé de se défaire de ses notions habituelles de normes et d’accepter de s’éloigner des représentations habituelles des perversions. La sexualité humaine et ses différentes expressions, hétéro, homo et bisexualité, a connu de profonds bouleversements depuis la seconde moitié du XXe siècle. « Révolution sexuelle » des années 60, divorce par consentement mutuel, pilule contraceptive, droit à l’avortement ont durablement dissociés reproduction et sexualité ; les femme accédant avec le temps à un statut prétendument « égal » à celui de l’homme. À la fin du XXè siècle, de nouveaux bouleversements ont précipité l’évolution sexuelle en marche : l’homosexualisation du sida , l’affirmation de la communauté homosexuelle, et le vote de la loi du Pacs, Partenariat Civil de Solidarité , le 13 octobre 1999, ont permis, de manière toute relative, à la bisexualité et à l’homosexualité de « rentrer dans les mœurs », relativisant le statut supérieur et dominant de l’hétérosexualité. L’humain était déjà le seul être vivant sur terre pour qui la sexualité n'était pas simplement liée à la seule survie de l'espèce. Dorénavant, la recherche de plaisir est devenue l’un des buts principaux de sa vie et de sa sexualité au détriment de la seule procréation .

L’on ne peut se satisfaire, à l’aube du troisième millénaire, d’une sexualité qui ne verrait son but sexuel normal que dans l’attirance d’un individu pour les organes génitaux du sexe opposé au sien. Le mouvement de libéralisation des humains et de leur sexualité impulsé notamment par Freud, Reich, Kinsey, Master et Jonhson, doit être poursuivie. Et qu’on s’en défende ou non, la liberté passe aussi par la sexualité. Michel Foucault l’a démontré dans son archéologie des discours sur la sexualité : le sexe est la cause et la conséquence de tous les phénomènes de notre vie comme il commande l’ensemble de l’existence sociale. L’on se doit donc aujourd’hui d’explorer de nouvelles voies ; de redonner toutes leurs places aux jeux, il y a peu encore très décrié ; de se hasarder sur des chemins déviants de satisfaction sexuelle ; de se mettre face à tous ses désirs ; d’expérimenter d’autres organes comme source de satisfaction ; de (re)découvrir toutes les potentialités érogène de n’importe quelle partie du corps. C’est dans le but d’accompagner ce mouvement de liberté que ce guide a été écrit. Bon voyage.

 

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