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FÉTICHISMES

 



FETICHISMES

Le fétichisme est un attachement qui peut devenir obsessionnel à des objets associés au plaisir. Pour le Petit Robert, il est un comportement qui incite « l’individu à la recherche d’une satisfaction sexuelle par le contact ou la vue de certains objets normalement dénués de signification érotique. Krafft-Ebing dans « Psychopathia sexualis » (Payot 1981), classe les fétiches en 5 catégories :

- une partie du corps (seins, cheveux, mains, pieds). - une particularité physique (loucher, être enceinte, amputé). - un objet ou une matière (sous-vêtement, chaussures, gants). - une action (faire sa toilette intime, uriner). - une attitude psychique (soumission, domination).

Même si les mœurs ont grandement évolué depuis Krafft-Ebing, cette classification n’en demeure pas moins valable. Nous sommes tous plus ou moins fétichistes, sous des formes minimales ou excessives. Ils participent à notre rituel érotique et joue le rôle d’aphrodisiaque psychique. Le fétichisme devient anormale et pathogène lorsqu’il empêche la personne d’avoir des rapports sexuels en dehors de ce fétiche.

Même s’il existe chez les femmes, le fétichisme est, d’après les sexologues, plus répandu chez les hommes. Le fétichiste touche l’objet, le caresse, le manie afin d’en satisfaire ses cinq sens. Bien souvent, les fétiches sont des objets se rapportant à l’univers de l’enfance ou à celui de la « virilité » comme l’armée par exemple. Il sont fréquemment doux et évoquent l’affection. Brenda B. Love dans le « Dictionnaire des fantasmes et perversions » déclare : « le choix du fétiche remonte à l’enfance. Il provient de l’éducation, de divers conditionnement.

Le fétichisme apparaît dans les sociétés où la répression sexuelle est la plus forte, dans laquelle le sexe est assimilé à une faute ou à un péché. Il peut évoluer. Un individu excité par les cheveux commencera par fantasmer à propos de ce fétiche. Il se masturbera en y pensant. Plus tard, il voudra voir les cheveux, obtenir le peigne ou la brosse d’une femme au point d’en dérober les accessoires pour, à loisir, les humer, toucher, s’en servir à des fins d’autoérotisme, etc. Ensuite, la fixation peut se déplacer. Le fétichiste, muni de ciseaux, coupera les cheveux de femmes non-consentantes ».

L’objet fétiche est presque toujours utilisé pendant la masturbation et entre en jeu pendant les activités sexuelles avec un partenaire, afin de susciter l’excitation. Il est courant qu’un fétichiste demande ou préfère un objet appartenant à son partenaire. Selon le psychiatre Robert Stoller, (« Recherche sur l’identité sexuelle », Paris, Gallimard, 1979) l’objet est préféré à la personne à qui il appartient parce qu’il est « sur », silencieux, coopératif et inerte.

Quelques exemples de fétichismes.

Chaussures

Ce fétichisme prend de multiples formes. Un contact n’est pas indispensable. La vison est parfois suffisante. C’est un accessoires très répandu dans le milieu SM avec comme icône absolu, un homme dont les testicules sont écrasées par un talon aiguille. Ces hauts talons ont la particularité de cambrer fortement le port des femmes, de mettre en valeur les fesses et, en conséquence, d’exciter fortement les hommes. À cet aspect érotique esthétique s’ajoute, l’équilibre précaire d’une marche sur des hauts talons permettant aux hommes de développer leur pôle protecteur.

Latex, caoutchouc.

Ces matières ont connu un formidable engouement depuis la fin des années 1980. C’est un fétichisme d’abord tactile puis scopique. Ces matériaux font partie intégrante du matériel SM. Culottes, combinaisons, cagoules, caleçons, tee-shirt en sont les principaux accessoires. Un rasage préliminaire et l’utilisation de talc est souvent impératif.

Petite culotte et lingerie sont une constante de l’imaginaire érotique. Accessoires fétichiste par excellence, la petite culotte est l’objet d’un commerce prospère : revues spécialisés, petites annonces, club d’échange. On distingue deux tendances principales :celle de la dentelle, des broderies et des matières soyeuses et celle des sous-vêtements de coton et culottes de petites filles. Le fétichisme peut se transformer en perversion lorsqu’il oblitère la possibilité du passage à l’acte sexuel. L’homme préférant se masturber avec une petite culotte de femme plutôt que de faire l’amour avec celle-ci.

 

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