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UROphile, plan uro, pisse

 



UROPHILIE, plan uro

« Golden shower ». L’urophilie est l’ensemble de jeux qui utilisent l’urine comme média. L’ondinisme est une pratique durant laquelle la femme urine sur le visage de l’homme. Celui-ci peut boire ou non. Certains se font uriner sur les parties génitales ou le ventre. Une autre forme d’urophilie est la rétention volontaire de l’urine. Le terme de soupeur désigne les amateurs d’urine qui plaçaient des morceaux de pain dans les urinoirs et venaient ensuite les récupérer pour les avaler ou se les mettre sur le corps. Pour certains, « Il est regrettable que ces airs de jeu liquides et phalliques aient disparues dans les années 80/90 au profit de ces horribles et si peu conviviales sanisettes ».

Qui n’a pas joué avec son urine, en solitaire ou avec un ou une ami ? Les plans uro se pratiquent de nombreuses façons. Clean ou crads, réciproques ou unilatéraux, en solitaire ou en groupe, avec humiliation dans la domination ou par simple plaisir sensuel. Autant d'approches qui ne reposent pas sur les mêmes fantasmes, mais qui ont toutes une point commun : l’urine. Liquide éminemment génital par sa provenance, l’urine est chez certains aussi « érotique » et « fascinante » que le sperme. Venant du fin fond de son partenaire ou de soi-même, il en devient précieux et intime. Notre propos n’est pas d’expliquer ici les fondements de cette pratique ni de la juger. Un psy de service parlerait de fixation au stade anal tandis que d’autres y verront la résurgence d’une scène infantile de « touche pipi ». En effet, la première fois que l’on voit un sexe, il se peut très bien que celui-ci fût en train d’uriner. Dans l’urophilie, la transgression de l’interdit maternel est souvent recherchée. En effet, lorsqu’on interdisait à un enfant de se masturber, celui ne pouvait se toucher le sexe que lorsqu’il urinait.

Cette pratique n’est pas hard en soi. Elle ne découle ni n’engendre aucune violence. Seuls, les plus corsetés y verront une atteinte inadmissible à l’encontre de leur personne, oulala ! Les plans uro sont plus répandus qu’on ne veut bien le croire. Touchant tout de même à un tabou, moins violent que les fèces, mais relevant de l’interdit tout de même, on en parle moins facilement. A l’image de tous les trips décalés et déviants, les plans pisse n’ont pas l’heur de plaire à tout le monde : « Mais comment, c’est dégoûtant ce que tu fais ! Arrête, chéri, tu souilles ma culotte». C’est d’ailleurs cela, cette transgression de l’interdit, qui en excite plus d’un…

La revue Projet x dans un dossier spécial uro définit trois type de personnes attirées par ces plans et opère une dichotomie entre les plans clean et crade, qui correspondent à deux approches différentes de cette pratique. «La tendance clean se concrétise par un échange privilégié avec un partenaire dans l'intimité, la tendance crade se réalise par une recherche d'avilissement dans un plan domination-soumission. La deuxième optique est nettement plus répandue dans le milieu hard. Le côté goret, dépravation est favorisé ; le sentiment de malaise, d'inconfort ou de "ce n'est pas bien" procure le plaisir. Ici, le visuel prime. Le pisseur est dominateur, il incarne le mâle, tandis que le receveur est soumis et passif. Il n'y a que peu de réciprocité. Ceux qui associent les plans uro à des trips crades mettent presque toujours en avant la notion d'humiliation et le rapport de domination. Le mâle avilit la lope avec le déchet de son corps, la lope se "déchétise" encore plus en se cradant. En tout cas, l'humiliation ressentie dans un trip pisse vient bien du fait de l'interdit que nos sociétés occidentales associent à ce geste, où le côté supposé crade est bel et bien interdit ». Projet X aborde enfin une troisième approche, la solitaire : « beaucoup de personnes adorent se pisser dessus, fringués, en slip ou à poil. Le plaisir du contact est le moteur de l'érotisation sexuelle ». On trouve dans cette catégorie les fameux « bébés » hétéros qui se régalent à se faire langer et pouponner régressant dans un plaisir non dissimulé vers des contrées infantiles sans soucis ni responsabilité.

Dans les plans uro, les quatre sens sont stimulés et en émoi, se mixant pour atteindre le plaisir extatique. Le visuel, le toucher, l'odeur et le goût auquel s'ajoute l’ouïe avec cette « délicieuse tonalité de l’urine se déversant ». Projet x poursuit, « c'est donc un trip complet, qui permet d'utiliser les sens pour le plaisir. Le visuel est comblé par la pisse qui coule à flots (trip arrosage), par la couleur plus ou moins jaune et par l'association courante au slibard blanc qui pourra changer de couleur. La sensation de chaleur, d'humidité renvoie sans doute également à l'érotisation infantile. Quant à l'odeur et au goût, la madeleine de Proust n'est pas loin ! ».

A quel moment de la journée est-il préférable de boire l’urine ? Là encore, tout est question de goût, oui-oui. Projet X, très Mister Gadget, poursuit « faut-il triper avec l'urine du matin ou celle d'après 17 heures ? Question de goût ! Celle du matin est nettement plus concentrée, plus âcre, plus jaune. Celle du soir sera plus douce, plus claire et sans doute plus conciliable avec un plan gavage. Que boire, avant ? Là encore, question de goût ! Des litres de flotte feront l'affaire, la bière, grand classique, est à réserver aux amateurs de bitures et de trips planants. Mais n'oubliez pas le thé ou le café, qui sont également très efficaces ! On en connaît même quelques-uns que leur passion pousse à stocker de la pisse au frigo pour préparer de futurs plans ». Il faut préciser ici que l’urine est vecteur de transmission de nombreuses maladie. Si aucun cas de transmission du VIH uniquement par ce moyen n'est signalé, elle peut véhiculer tout de même comme nombre de streptocoques ou staphylocoques. Mieux vaut donc ne pas l’ingérer et plutôt la recevoir, « en arrosage », sur le corps.

 

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