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COPROPHILIE, SCATOPHILIE, PLANS SCATS seconde partie
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COPROPHILIE, SCATOPHILIE, PLANS SCATS, seconde partie Rapports « destroy », « crad », « dégueu », où ces garçons aiment, à l'inverse de la plupart des gens, les slips et les chaussettes sales et odorifères. Pratiques liées également aux vêtements en latex et caoutchouc. On trouve ici le fantasme des éboueurs et des mecs de chantier : de la boue, du cambouis et de l'huile de vidange. Celui également des fringues sales et déchirées. Christophe, 32 ans, au RMI, fait partie de ces garçons : « Un mec bien habillé, ça ne m'excite pas du tout. Au contraire, je fuis tous ces mecs BCBG qui puent la cocotte à deux kilomètres. Plus un mec est crad, plus je trouve ça érotique. Ça a un côté sauvage, rebelle. C'est le trip voyou, skin-crad ». Dans ce registre du désir, les gens propres, qui sentent le savon, puent... Inversion totale des valeurs ! Ce type de rapport sexuel est généralement très long. Il nécessite une certaine préparation et se fait assez rarement à l'extérieur, mis à part certains lieux comme des chantiers, des caves ou des immeubles en destruction. Mais après, il faut trouver un endroit pour se laver. « Je préfère faire ça chez moi », dit Philippe, « recréer une atmosphère avec de la musique, une certaine lumière. Pouvoir m'habiller comme il me plaît, me changer au cours de la baise. Sinon, tu t'imagines dans ta voiture remplie de merde avec les flics qui t'arrêtent… » Pour le psychanalyste Hubert Lisandre, « la scatophilie est une pratique perverse parce que non lié au coït. C'est une pratique centrée au niveau de l'Objet au sens psychanalytique du terme. Dans le développement, la merde est le premier moyen de concevoir l'Objet. C'est lié à la question fondamentale : qu'est-ce qui est à moi et qu'est-ce qui n'est pas à moi ? La merde est un objet partiel susceptible de s'en aller du corps. La merde, tous les parents en ont fait l'expérience, est le premier objet de don. En psychanalyse, la merde, l'argent ou les cadeaux, c'est la même chose. Un scatophile est donc une personne dont la question tourne autour de l'Objet. C'est un grand fantasme de fusion avec l'autre ». La société s'évertue à refouler ses excréments. Combien de temps avons-nous mis à dépasser ce stade qu'on nomme anal ? Comment l'avons-nous intégré ? Notre volonté de jeunes enfants pouvait-elle s'exprimer sous le poids des interdits ? Qu'a-t-il fallu pour que nous devenions propre ? L'insistance plus ou moins patiente, voire agressive, de nos parents et éducateurs. Ces interdits se traduisent le plus souvent par une répulsion violente face à la merde. Ce rejet est alors une forme dégoût, une dénégation d'un désir qu'on ne voudrait en aucun cas délivrer et ramener à la conscience. La répulsion comme image inversée d'un désir scatophile. Chez d'autres, ces interdits resurgissent et s'expriment librement dans des désirs scatophiles. La jouissance vient alors de la transgression de ce tabou. Plaisir iconoclaste de destruction des valeurs. Est-ce facile à vivre psychologiquement ? Philippe qui a de nombreux amis dans le milieu caca-prout nous explique : « Ces gens ont généralement vécu des fantasmes assez hard, et donc maintenant ils vivent bien leur sexualité. Ce ne sont plus des petits jeunes de dix-huit ans qui arrivent de province, qui découvrent leur sexualité et ont du mal à la vivre. Ce ne sont pas des mecs qui refoulent ou qui culpabilisent. Ils ne ressentent aucune honte. Ils vivent même cela comme une forme de liberté. Comme nous sommes un petit milieu, nous sommes cordiaux et solidaires entre nous. On recherche plus des personnes expérimentés avec qui on est certain que ça va coller plutôt qu'un petit jeune qui n'y connaît rien ». Pour Sandrine, « il s'agit de bien prendre conscience de ses désirs scats. Je le vis comme un jeu, une figure particulière de ma sexualité. Ça fait tomber des barrières très intimes entre deux individus parce que en général, tu chies tout seul, voir en te cachant, et là, tu es à deux ». Les mots, le dialogue, plus peut-être que dans tout autre fantasmes et rapports sexuels, ont ici leur importance. Pour Gérard, « il faut que le feeling passe énormément avec le mec. Qu'il me branche un maximum et là, si le plan cul vire au scat, alors, pourquoi pas ? Pas de problème. Si le mec me plaît, sa pisse ou sa merde, c'est la même chose : c'est lui, ça fait partie de lui, ça lui appartient ». Maîtresse Francine, 45 ans : "C'est une baise très intellectuelle, malgré ce que l'on pourrait croire au premier abord. Je connais toujours mes esclaves avant un rapport scats. Dans ce type de relation, la psychologie a énormément d'importance. C'est très cérébral. Et quelquefois, il arrive à mes clients de jouir sans se branler ». Sans être complètement scat, certaines personnes ne sont pas dégoûtées par les fèces lors de rapports sexuels. Virginie, 38 ans, commerçante : "Je ne suis pas scato mais alors pas du tout du tout, mais il est vrai que durant une bonne sodomie avec mon mari, si je ne suis pas propre, ça ne me dérange absolument pas. Un de mes plaisirs est de lui bouffer son sexe merdeux après qu’il m’ait prise comme une cochonne ». De chaussettes léchées en slips reniflés, on arrive à lécher le cul sale de sa partenaire. La crasse devient objet de désir. Tout se fait par étape, lentement et parfois avec difficulté. « Pour moi », déclare Vincent, 40 ans, énarque, "il s'est passé plusieurs années entre le moment ou j'ai pris conscience de mes fantasmes scatos et le passage à l'acte. Ça a été graduel. Les premières fois, ça m'a dégoûté, j'ai même vomi. J'ai attendu avant de recommencer. Dans ma tête, ça m'excitait de plus en plus. Il s'agit surtout de se sentir bien psychologiquement. Cela dépend beaucoup de l'excitation, de la maîtresse, de l'endroit et de l'atmosphère qui nous entoure. L'odeur, avec l'expérience, est un problème qui se dépasse totalement. J'ai rencontré une femme avec qui j'ai réessayé et là, tout c'est très bien passé. Depuis, je me régale... ».
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