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Scarification et branding

 



Scarification et branding.

Il ne faut pas aller bien loin pour trouver dans notre société des modèles de scarification : ne serait-ce que les vaccins DT Polio et BCG. Le branding est le marquage de la peau au fer rouge. La technique est identique à celle utilisée pour marquer le bétail.. La douleur ressentie est très forte. Le fer brûle la chair vive en dégageant vapeurs et odeurs âcres. La marque est faite, et s’incruste à jamais. Daryl de Los Angeles, dans le livre Mondosexe (Yan Morvan et Jean-Marc Barbieux, Mondosexe, Éd. Contrejour, 1995) explique : «Quand on me perce ou qu'on me marque au fer rouge, l'adrénaline qui coule dans mes veines me fait l'effet d'un shoot !». Sur le dos et les cuisses de Daryl, des scarifications encore fraîches luisent de pommade apaisante. Afin d'obtenir un relief de ses cicatrices, Daryl, utilise les mêmes méthodes que les tribus africaines : il arrache les croûtes au fur et à mesure qu'elles se forment.

Les endroits du corps humain convenant au marquage sont très limités car ils ne doivent pas comporter de courbe. Le fer doit avoir environ 2,5 cm et le temps de pression être très court. Une fois cicatrisé, l'impact du fer peut s'étendre jusqu'à 2 ou 3 fois par rapport à la marque initiale. Il est donc nécessaire de bien penser le dessin du marquage. Un motif, sculpté dans un morceau d'acier, est chauffé à blanc à l'aide d'un chalumeau et appliqué sur la chair une fraction de seconde, le temps de faire une brûlure au troisième degré. Sur le plan historique, le marquage au fer chaud était signe d’infamie.

Brenda B. Love, dans le Dictionnaire des fantasmes et perversions, explique que de la fleur de lys sur l’épaule de Milady de Winter au « F » des forçats, le marquage est le signe d’infamie par excellence. C’est d’abord un supplice. Toutefois la douleur infligée par voie de justice n’est qu’une partie du châtiment. La marque montre l’indignité, et sert de signe à cette douleur. Enfin, la marque elle-même, non plus en tant que trace intime et personnelle, mais comme avertissement pour les autres, achève la peine en plaçant l’individu coupable en dehors du monde « normal ». Ces châtiments existaient dans de nombreuses sociétés : les Égyptiens, les Grecs, les Romains de l’Antiquité et, beaucoup plus près de nous, les Français, les Anglais et les Américains du XIXe siècle.

 

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