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Travestisme
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TRAVESTISME Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004 « Un homme travesti en vaut deux ». Le travesti tire un plaisir érotique du port des vêtements du sexe opposé, indépendamment de son attirance affective. Le travesti lui, est en accord avec son genre et son sexe. Il peut être homo ou hétérosexuel. Le Travestisme est une conduite que l'on rencontre dans chaque culture et à tous les échelons culturels de l'histoire des Sociétés. Ce type de comportement était généralement assimilé à l'homosexualité ou au fétichisme. Il faut attendre l'année 1910 et la monographie de Hirschfeld, pour voir le travestisme traité comme un sujet particulier. À partir de cette époque, des essais toujours plus nombreux sur cette question ont été publiés dans des revues médicales et scientifiques. Néanmoins et en dépit de ces nombreux travaux, le travestisme fait encore dans le grand public, mais aussi dans certains milieux médicaux, l'objet de multiples conceptions erronées. Dès 1954, le psychiatre américain Benjamin s'est attaché à établir une distinction entre le travestisme et la transsexualité. Comme chez les autres hommes, les organes génitaux masculins des travestis restent le centre de leur plaisir sexuel. D'autre part, le travesti n'ignore pas que les vêtements féminins ne lui semblent érotiquement excitants que dans la mesure où il est justement un homme. Il sait que s'il était une femme, le port de ces mêmes vêtements deviendrait un acte conventionnel et perdrait, de ce fait, tout intérêt. L'attitude du transsexuel, elle, est bien plus radicale que celle du travesti. L'erreur la plus commune que font médecins, tout aussi bien que les quidams, est de confondre travestisme et homosexualité ! Tout comme la caricature homo-travesti, de la folle furieuse perchée sur ses talons et maquillé en femme ne représente qu'une très faible minorité d'homos. La majorité des travestis est orientée vers l'hétérosexualité. L'Association Beaumont Continental 1, a élaboré une typologie des travestis. Selon elle, une minorité de ceux que leur physique favorise, réussissent à vivre vraiment comme des femmes, sans que nul ne soupçonne rien. Mais il s'agit d'un très petit nombre. D'autres, un peu plus nombreux, sont doués pour le théâtre et mettent au point des numéros d'imitateur qui leur permettent de se produire en public dans leur costume préféré. Cependant, 99 % des travestis se conduisent ouvertement comme des hommes ordinaires et dissimulent soigneusement l'aspect féminin de leur vie. Lorsqu'ils vivent seuls, ou lorsque leur entourage est complice, ils s'empressent de changer de vêtements dès qu'ils se retrouvent chez eux, la journée de travail achevée. Mais leur désir le plus cher est de se mouvoir en public dans leur costume d'élection : très souvent ils se bornent à faire une courte promenade nocturne, les ténèbres leur assurant l'anonymat. S'ils sont mariés à une partenaire tolérante, ils peuvent évidemment se travestir chez eux. Pourtant, de manière générale, les travestis évitent de mettre leur épouse dans la confidence, par crainte de réactions très souvent négatives. Mais le fait de devoir cacher à la femme qu'ils aiment une part essentielle d'eux-mêmes, représente un tourment continuel. Un grand nombre de travestis, mariés ou célibataires, se contentent de porter du linge féminin et des bas sous leurs vêtements masculins. La pulsion de travestisme apparaît généralement assez jeune. Celle-ci ne doit pas être confondu avec celle du jeune garçon qui désire se déguiser, temporairement, comme sa maman et qui plus tard ne rencontrera jamais de tels désirs. Selon Beaumont Continental, elle se manifeste généralement de bonne heure et persiste toute la vie. Il est affirmé parfois que des parents mécontents du sexe de leur enfant, provoquent en lui inconsciemment cette tendance, soit en l'habillant en fille, ou encore en faisant porter à un garçon des vêtements de fille pour le punir. Cette dernière hypothèse est fréquente dans les textes consacrés au travestisme. En fait, l'origine du travestisme est encore imprécise et elle le restera certainement longtemps. Toutefois, les origines psychosociales, remontant au plus jeune âge, influencent grandement cette pulsion. Pour Beaumont Continental, la plupart des travestis déclarent avoir ressenti dès leur plus jeune âge un désir inexplicable autant qu'irrépressible d'essayer une pièce ou l'autre du vêtement féminin, que ce soit celle de sa sœur ou celle de sa mère. Cet acte, et le contact du tissu sur la peau éveille une sensation d'exaltation intense dont la nature est incontestablement sexuelle. Le port du vêtement jugé excitant suscite dans la plupart des cas des manœuvres d'autosatisfaction. Par la suite, cette expérience agréable sera répétée toutes les fois où l'occasion se présentera. Après un temps plus ou moins long, le jeune travesti en arrivera à se vêtir complètement en femme. Il empruntera également des fards de manière à paraître aussi efféminé que possible et toutes ces expériences lui sembleront excessivement agréables. Cependant, le néophyte, la première période d'exaltation passée, ne tardera pas à connaître des crises de remords au cours desquelles il se rendra compte qu'il porte des vêtements interdits par les préceptes de l'éducation qu'il a reçue. Le sentiment de culpabilité qui accompagne cette découverte pourra le conduire à la dépression. De toutes les conduites sexuelles, le travestisme serait la plus solitaire. Les homos ne manquent pas de partenaires, le fétichiste finit toujours par rencontrer une femme qui accepte de porter les vêtements de son choix. Un(e) sadique peut souvent trouver un(e) masochiste sur son chemin. Inversement, un travesti qui est attiré par les femmes, aura de grandes difficultés à découvrir la partenaire qui l'acceptera comme il désire être accepté. Mais là encore, il faut savoir intégrer la lassitude de la femme si elle se trouve constamment en présence de ce type d'homme. À défaut de cette partenaire idéale, le travesti peut avoir recours aux prostituées, mais de telles relations excluent souvent toute affection et toute amitié à long terme.
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