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Etre gay
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Etre gay Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004 Honte/fierté. Michel, 53 ans, déclare : pour moi, être homosexuel dans les années 1960, cela ne pouvait signifier que deux choses. Soit aller voir un curé (« Dieu pourra te sauver ») soit un psychiatre (« il faut te soigner »). Aujourd'hui, j'en garde encore dix ans de psychanalyse et des dizaines de cicatrices sur mon bras : mes quelques tentatives de suicide. Nous étions fichés par les flics comme pédés, nous subissions des descentes régulières dans les boites de nuit et sur les lieux de drague. On ne pouvait être soi-même que dans la honte. La haine, le désaveu et la honte sont plus que l'amour ou le plaisir, l'aspect principal de l'existence d'un homo. Honte, le mot est dur, qui exprime parfaitement le sentiment de culpabilité qu'ont ressenti et ressentent encore des milliers d'homos. Honte originant le refoulement de ses envies et pulsions. Honte d'être soi, de désirer. Honte d'être. C'est la honte qui donne envie de se suicider. Parce que parfois, il est préférable de mourir que d'être soi. Cela, nos sociétés occidentales, l'ont institutionnalisé, faisant souvent de l'adolescent à pulsion homosexuelle un paria, un rebut, un déchet social, juste bon à se suicider. Les statistiques étatiques ne prennent pas encore en compte la problématique homosexuelle dans les milliers de suicide de jeunes qui chaque année touche sa jeunesse. Un étude réalisée par l'Université du Minessota, aux États-Unis, effectuée sur 36 000 lycéens et étudiants à montré que chez les jeunes hommes se déclarant homosexuel ou bisexuel, le taux de tentative de suicide se montait à 28 %, tandis qu'il était de 4,5 % pour les étudiants hétérosexuels. Pour les étudiantes lesbiennes, le taux de tentatives de suicide s'élève à 14,4 % pour 20 % chez les hétéros. Le chercheur expliquant que les garçons sont davantage soumis à des pressions que les filles. Ces résultats ont incité les groupes gays américains à demander une prise en charge plus importante de leurs actions de prévention du suicide par les pouvoirs publics. Elles montrent aussi l'importance de la visibilité des homos en tant que personnages de référence dans la vie public pour les jeunes et moins jeunes. La société, tant qu'elle ne les reconnaîtra pas et ne leur donnera des droits, portera sur ses mains le sang de ces jeunes homos suicidés. La lutte contre l'homophobie, au même titre que les combats féministes et antiracistes, fait reculer, pas à pas, l'intégrisme, l'intolérance et la haine de l'autre en soi. Ces luttes minoritaires sont bénéfiques à l'ensemble de la société.
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