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Petite histoire de la sodomie

 



Petite histoire de la sodomie Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

Petite histoire du trou du cul à travers les âges. Un abus de langage a attribué, de façon générale, le terme de sodomite, de même que ceux de bougre, pédéraste, inverti et patati et patata, aux hommes plutôt qu'aux femmes. Pourtant, on peut être aussi bien un enculé qu'une enculé. Halte aux discriminations positives ! Dans l'imaginaire collectif, la sodomie est associée à l'homosexualité. Que nenni ! La sodomie nous concerne toutes et tous, que l'on soit, femme, homme, cybercocohnne, hétéro, homo, bi, trans, tri, quadri ou penta-sexuel.

La sodomie et les jeux anaux a connu des périodes plus ou moins représsives ou bienveillantes selon les époques et les civilisations.Soyons honnêtes, la tendance était plutôt négative et, c'est plutôt à l'opprobre général que cette pratique a été vouée. Pouvoir religieux mais aussi laïc ont fortement condamné les jeux du derrière. La sodomie participe du divin et l'homme est le fils enculé de Dieu. Per anum christi.

La sodomie remonte à la fin des temps.C'est aux environs du XIXe siècle avant Jésus-Christ, un bail, que la tradition parle de Sodome et Gomorrhe comme lieux de tous les vices anaux (Génèse IX, 4). Des lieux formidables de stupres et de bacchanales incessantes ou enculages, inceste et viols en tout genre se déroulaient sans que fin n'advienne. Le paradis sur terre ? On sait, hélas, ce qu'il advint de ces cités voluptueuses, la répression sexuelle n'étant pas une invention contemporaine. Yavvé déchaîna le feu et le foudre et tous les « sodomites » furent tués. Sodome, la ville infidèle « ou les gens étaient méchants et de grands pécheurs devant l'éternel » (Génèse, XIII, 13). En Égypte, l'homosexualité est peu mentionnée, mais on trouve des écrits adressés aux dieux dans le domaine amoureux, demandant indifféremment l'amour entre un homme et une femme ou d'un homme avec un autre homme. L'homosexualité est invoquée aux alentours de 800 av. J.-C dans le cantique des Cantiques. La notion de péché apparaît et commence à faire son petit bonhomme de chemin chez les âmes pieuses. Elle est ainsi vivement interdite dans le Lévitique, verset 13 du chapitre XX : « un homme qui couche avec un mâle à la manière d'une femme, tous deux ont commis une abomination, qu'ils meurent ! ».

D'après le Dictionnaire des fantasmes et de perversions (Ed. Blanche), ce n'est qu'au IIè siècle avant l'autre, chez les apocryphes que l'on parle de sodomie au sens de « fornication » ou « d'impureté ». c'est seulement au Ier siècle de notre ère que, pour la première fois, il est clairement question d'homosexualité à propose de Sodome ».

Va te faire enculer chez les Grecs. Dans la Grèce antique, la pédérastie est totalement entrée dans les mœurs. L'éraste, (l'amant adulte) se prend d'affection pour un adolescent, l'éromène (l'aimé).

Dans le Coran, on jette un voile sur la sodomie. Comme à peu près tout ce qui apporte un peu de plaisir ou d'intelligence à l'homme, pour l'islam intégriste, religion des fatwas et des boniches à la casba, les sodomites sont aux premiers plans des personnes maudites par Dieu. Quant aux lesbiennes, ne faisons pas dans la dentelle, elles sont tout simplement condamnées à être lapidées. Toutefois, la littérature érotique du XIIIè siècle laisse place à des œuvres ouvertement sodomites. On note par contre peu de référence à la sodomie et aux amours homosexuelles chez les latins. « Il n'existe de loi qu 'un bon cul ne renverse.Cette situation à récemment évolué avec la libération sexuelle des années 60, nos muqueuses en applaudissent des deux fesses, mais on compte encore une majorité d'États où la sodomie, tout, comme l'homosexualité masculine, et dans une moindre mesure féminine, sont passibles de peine de prison voir même de condamnation à mort. Et pas besoin de se retrouver dans des pays sous-développés ou à fort pouvoir intégriste pour cela. Ainsi, chez les maîtres du monde, au XXIè siècle, treize États américains criminalise encore la sodomie. Pour le « Réseau de soutien des droits des lesbiennes, gais, bisexuel(le)s, travestis et transsexuel(le)s » d'Amnistie internationale : « un peu partout dans le monde, des lesbiennes, des gais, des personnes bisexuelles et transsexuelles sont torturées sans que personne n'ose en parler. Il s'agit d'un problème planétaire -Amnistie a documenté des cas sur les cinq continents- qui est largement passé sous silence. Dans près de 80 pays, l'homosexualité est punissable à des degrés divers par la loi. »

Bien avant Oscar Wilde, pédéraste embastillé le plus célèbre de l'histoire, Léonard de Vinci, en 1476, a été emprisonné pour sodomie pendant deux mois avant d'être relaxé. Pour Emmanuel Pierrat, dans « Le sexe et la loi5 », « si fin 2000, le s Pays-bas ont légalisé le mariage homosexuel, en 2001, la Cour de justice des Communautés européennes a refusé à un couple homosexuel le statut des fonctionnaires des Communautés européennes. Quand à nombre d'Étarts en voie de dévoeloppement, 'homosexualité y reste un crime lourdement sanctionné. En témoigne le procès collectif d'homosexuels égyptiens qui, en 2001, a soulevé l'indignation des pays occidentaux ou encore, en 2002, la condamnation à mort par décapitation de trois hommes en Arabie Saoudite ».

Avec la libéralisation de moeurs post soixante-huitarde, bien heureusement, les jeux de l'anus et de la sodomie, n'ont plus l'odeur de pet qu'ils avaient encore un demi-siècle plus tôt. Et ce n'est pas du tout du tout de la même façon qu'on joue aujourd'hui de son trou de balle que ne le faisait pas peu ou prou nos parents et aïeux. Aujourd'hui, se faire socratiser est aussi naturel que d'aller chez l'esthéticienne ou d'apporter sa voiture au garage.

 

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