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une sexualité basée sur l'interdit

 



UNE SEXUALITÉ BASÉE SUR L'INTERDIT

Très jeune, on enseigne aux enfants que l'on conditionne littéralement à l'hétérosexualité les valeurs à suivre. Les bases de la (non) pédagogie sexuelle occidental étant le fameux « ne fais pas ci, ne fais pas ça et patati et patata » se déclinant en multiples variantes prohibitives dont « ne touche pas ton zizi », « ne mets pas tes doigts dans le nez », « ne touche pas tes petits camarades », « ne joue pas avec tes crottes » et j'en passe et des patata. Notre éducation sexuelle (encore faut-il qu'elle existe), repose sur l'hétérocentrisme reproductif, l'interdiction et la rétention du plaisir. C'est donc, pourrait-on dire, une sexualité en puissance, une toute virtuelle en somme, oui-oui.Ainsi, aux enfants, on dit qu'il ne « faut pas toucher sa zézette, que ce n'est pas bien du tout », ou encore, « que c'est très-très mal », « qu'il ne faut pas s'habiller en fille » ni « fricoter avec ses copains ». Si aujourd'hui les sodomites ne sont plus voués aux (combien délicieux) supplices du pal ou brûlés vifs devant le BHV, ils restent toutefois connotés fort péjorativement. La sodomie n'est pas quelque chose de simple et normal. Se faire boutiquer ne va pas de soi (ni en soi d'ailleurs). Quant à l'homosexualité, même si elle de mieux en mieux accepté par la société, sa sexualité reste encore taboue, oui-oui. Ne parlons pas de la sodomie, ou plutôt parlons-en justement ce cette pauvre fille da la sexualité contemporaine ! Cette traînée abandonnée de tous les vices, cette travailleuse spoliée par le grand capital pro-vaginal. Raz le cul de l'hégémonie vaginesque, revendiquons haut et fort le droit fondamental aux perversités fessières.

Ce qui est au centre des relations sexuelles dans nos sociétés tasse de théurgie coincée, ce sont les codes entretenus éternellement par la tradition et la morale judéo-chrétienne. La jouissance comme telle est muette et l'anus est sans voix. Si quelques personnes libérées communiquent facilement au sujet de leurs préférences sexuelles, la plupart, apparemment, s'enferme encore trop souvent dans un mutisme stérile. Pourtant, le sexe devrait être verbalisé.

 

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