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Sadomasochisme, SM 1 Hard et sm

 



HARD ET SM Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

Les sexualités hards, revêtent des formes très diverses. On peut, schématiquement, les diviser en « pratiques » et « fétichismes ». Les pratiques hards incluent les plans « uro », « scato », « bastons », les « baise crade », le spanking (fessée), le « bondage », (le fait d'attacher), le « branding », (le marquage), le rasage, le fist-fucking, etc. Plus psychologiques, les différents fétichismes relèvent de l'objet (vêtement de latex, cuissardes, cagoules, bottes, etc.). Des matières qui redeviennent à la mode et « habillent » la sexualité comme le latex On note également les jeux de rôle (soumission-domination, voyeur-exhibitionniste) ou encore liés à la parole et l'injonction. Bref, des pratiques très diverses, qui s'entrecroisent et dans lesquelles chacun, suivant ses attirances, fait naître son désir et atteint son plaisir.

On ne dispose pas de statistiques précises sur le masochisme, mais, selon Master et Johnson, 5 à 10 % des hommes et des femmes disent trouver du plaisir sexuel dans de telles activités, d'ailleurs occasionnelles. Beaucoup d'entre nous possèdent des caractères sadomasochistes, de manière plus ou moins affirmée ou symbolique. Les formes de sadomasochisme vont du jeu soft et bien contrôlé avec un partenaire consentant, jusqu'au comportement agressif pouvant aboutir à la torture, au viol et au crime sexuel.

sadomasochisme Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

Sur fond de sexualité sans risque, le SM s'est fortement développé à la fin du siècle dernier. Du SM mondain de la fin du xixe siècle au développement du mouvement hard gay des années cinquante, ces pratiques à l'époque peu visibles étaient souvent réservées à une génération « sexuellement expérimentée » et à des catégories socioprofessionnelles élevées. Il n'est pas facile socialement de s'accepter comme sado-maso. si le SM était réservé à ceux qui avaient longuement exploré le champ de la sexualité, il semble que les jeunes y accèdent maintenant plus directement sans avoir à passer par ce « parcours initiatique ». Les gays ont théorisé et codifié ces pratiques.

Dans les bordels gays cuirs par exemple, les différents uniformes hards sont vite repérables et répondent à des codes très précis. Tous sont standardisés à l'extrême : uniforme militaire ; tenue cuir « orthodoxe » : chap's (pantalon de cow-boy ouvert sur les fesses et le devant), pantalon de cuir, blouson Perfecto, gilet de cuir, bottes, cuissardes, rangers ou Doc Marteens, casquette, etc. À cela, il faut rajouter les piercings et les tatouages (voir les chapitres modifications du corps) aux bras ou encore sur le dos qui peuvent atteindre des dimensions impressionnantes. Le genre se renouvelle avec l'apparition d'une nouvelle génération de cuir, plus inventive voir iconoclaste. C'est à Londres que cette mouvance est la plus visible où l'on rencontre des Skins hards. Le look cuir, c'est aussi toute une panoplie d'objets et d'accessoires très chargés symboliquement et qui renvoient à des activités spécifiques. Les foulards « Bandanas », par exemple, suivant leur couleur et s'ils sont portés dans la poche droite ou gauche ont une signification : rouge à gauche pour le fisteur, à droite pour le fisté.

 

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