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Préface à l’édition de poche 2005 de Serial fucker

 



Serial Fucker, journal d’un barebackeur a été le premier roman à mettre en lumière la prise de risques sexuels chez les gays. Décrire « l’immonde vérité » : que de nombreux séronégatifs ont des pratiques à risque, que certains se contaminent délibérément. Que des séropos baisent entre eux sans capotes depuis le début de l’épidémie, bien avant les mots de relapse et de bareback. Et que, « horreur ultime », des méchants séropos contaminent sciemment « d’innocentes victimes ». Pourtant, il n’existe plus d’innocence dans la sexualité et le sida a fini de l’achever. La vérité fait peur et elle est pédagogique. Ce livre est terrifiant parce qu’il dit la vérité.

Je ne fais pas de différence entre littérature et témoignage mis à part le travail d’écriture pur du roman et d’orfèvrerie des mots. Mon livre à la forme d’un journal mais est un roman. Il a une structure originale. Des paragraphes courts, disjoints dans le temps et l’espace. Une alternance de vécus directs et indirects, d'extraits de documents, de récits, de dialogues, de réflexions, de commentaires. C’est un roman qui part d’un témoignage perso mais qui décolle de la réalité. Je suis un des acteurs de la problématique du bareback et en même temps, témoin. C’est un roman, et même si je pars de faits et de personnages réels que je nomme, je mixe des évènements imaginaires par-dessus. Ce le livre est très inquiétant, parcequ’il joue avec le réel et la fiction. J'ai intégré des personnes existantes avec des personnages fictifs. À la lecture, les gens sont paniqués parce qu'ils ne peuvent plus dissocier à quel point c'est une fiction et à quel point je suis engagé dans cette fiction. C'est très déstabilisant. Les gens qui prennent le livre au premier degré sont horrifiés. C'est le devoir de l'écrivain de remettre tout en question et d'appuyer là où ça fait mal.

Ce livre est un mélange détonant entre un livre de journaliste (j’ai travaillé à Gai Pied, Libération, Nova Mag), un témoignage perso et un roman à la construction originale. Serial Fucker est un vrai livre de société Je fais appel également à de nombreux documents sur cette problématique, comme des tracts d’assoc, des forums Internet ou des PA très juteuses... c’est un bouquin proche de la folie qui traite de notre terrible liberté individuelle. Ce roman pue la vie.

Le bareback est une problématique transversale fabuleuse. Il touche à la vie, à la mort, au sexe, au désir, à l’amour, au respect de l’autre, de soi, à l’étique et patata. Un prétexte littéraire formidable. Aussi puissant que ne l’était la question de la pédophile dans les années 70 et provoquant les mêmes réactions violentes et hystériques.

Aujourd’hui, on ne peut plus dire la vérité, on se cache derrière une hypocrisie de masse que je cherche à détruire.

Ce livre dit ce qui d’habitude est innommable et inaudible. Serial fucker est drôle également, rempli d’humour noir et de cynisme. On rencontre aussi des détournements de phrases, slogans, etc... Chaque paragraphe possède un titre : « le sida parce que je le vaux bien », est le titre d’un petit chapitre sur le masque de beauté au jus.... slurp... Le lecteur est parfois obligé de rire face à des choses monstrueuses. « Le Sida, une chance dans ma vie », « Mieux vaut mourir du Sida que d’ennui”, “Le Sida, il passera par moi », « Les préservatifs, tout le monde dit non” , “Le Seigneur des anaux », « Anus Domini », « T’es monté à Paris pourquoi ? Pour attraper le Sida ». « Quand je serai grande, je serai séropositive ».

Serial fucker, journal d’un barebackeur est un roman noir, cynique, et radicale. Il pousse à son comble la logique auto-destructrice et de méfiance envers autrui qui s’empare de notre société. Il explore nos déviances flamboyantes. J’ai décidé d’assumer pleinement la noirceur humaine pour pénétrer au plus profond de l’âme des lecteurs. C’est un livre sur l’incompréhension et le rejet de l’autre. On ne cherche plus à se comprendre les uns les autres. Nous sommes une société égoïste.

Mon livre a fait l’effet d’une bombe dans la communauté gay en 2003. Tant mieux. On en a bien besoin, coincé entre conformisme, non-dits et désir d’intégration. Je questionne les tabous, c’est pour cela que j’écris. Sauf que moi je me situe dans la libération, pas dans la répression ! Où est vraiment le côté obscur de la force ? Ou se situent le bien et le mal ? Je pose la question, je donne des infos, c’est à chacun de répondre. Et la réponse ou les réponses ne sont pas toujours celles que l’on croit ! C’est un livre totalement décomplexé, amoral, libre et sans tabous. Je suis un écrivain radical et un personnage extrémiste. Je n’aurais jamais écrit un tel livre si les barebackers n’avaient pas été attaqués aussi violemment. Je n’aurais jamais écrit un tel livre si je n’avais été attaqué par Act Up à la sortie de mon premier roman, Je bande donc je suis, en 1999. C’est en réaction à l’hygiénisme et les censures d’Act Up, Têtu et autres sbires communautaires que je me suis radicalisé. Cela ma rendu terriblement libre et dégagé de toute honte. Fier.

Je suis fier de ce roman. Malgré tout. Malgré ma mise au banc de la communauté gay. Pour avoir osé dire la vérité dans un roman fou ; ce qui se passe chez les gays au grand jour et qui est pourtant innommable. Dire ce que l’on ne doit pas dire : voilà tout mon travail d’écrivain. Je ne regrette rien malgré les insultes, les menaces de mort. Je ne suis pas l’attaché de presse consentant d’une communauté gay bien pensante, hypocrite et dont les seules valeurs aujourd’hui singent le pire de l’hétérosexualité : mariage, parentalité, patrimoine et conformisme. Je suis le morpion de la communauté gay. Fier d’être allé au bout de la folie des hommes avec ce roman psychopathe : plonger dans les ténèbres. Depuis, avec mes guides sexologiques , je propose une autre vision des pulsions humaines. Je m’oriente vers la lumière, un verbe positif. C’est peut-être là que se situe la vérité de l’homme : entre l’ombre et la lumière. Erik Rémès, janvier 2004. Préface à l'édition de poche, Edition Blanche de Serila fucker, journal d'un barebackeur

erikremes@free.fr www.erikremes.net

Quelques mails en réaction à Serial Fucker, journal d’un barebackeur :

-La taule ça s'rait trop gentil, il faudrait rétablir la peine de mort... L-A-M-E-N-T-A-B-L-E

-Sale enculé. C'est une honte, l'apologie de la mort que tu viens de faire. Je suis dans la politique, mais - malheureusement - pas encore assez haut gradé. Si un jour j'accède à un poste TRES important : je demande à ce que tu te fasses abattre, sale con.

-Je n'ai qu'une chose à te dire, et pour reprendre la phrase célèbre : j'irai cracher sur ta tombe et toi qui te plaignais de te faire insulter dans le marais, crois- moi, tu risques bien plus que ça.... Notamment de te faire éclater la gueule si par malheur tu en venais à toucher a quelqu'un que j'aime. En tout cas, je n'ai pas envie de te donner trop d'importance mais ta prestation chez ardisson était plus que révoltante.J'espère que le public de france 2 ne s'imagine pas que les gays (je parle d'un nombre plus important que tes quelques amis pseudo révoltés) sont à ton image. Ta littérature est comme toi : immonde, cheap et vulgaire. Qui te regrettera? Christophe

- Cher Erik, tu n'es qu'une merde monstrueuse, rependant de la merde dans tes livres pour gagner du fric avec tes crimes... Dors-tu bien ? J'irais cracher sur ta tombe bientôt.

-Monsieur, Je viens de terminer la lecture de votre livre serial fucker. Vous êtes un monstre, un criminel. Heureusement si vous agissiez de la sorte dans mon pays en Suisse on vous enverrait pour 15 ans en prison (122, 231 CPS). Vous donnez la mort, ce sera bientôt votre tour. Un vrai salopard. Heureusement que moi vous ne m'avez pas contaminé parce que je vous aurais déjà fait la peau. En plus vous êtes très mal dans votre peau, remarquez avec la vie que vous menez, moi je suis séronégatif et le jour où un séropo me contamine (je prends mes précautions) je le tue où je le laisse aux mains de notre justice qui l'enverra moisir dans une geôle.Sale monstre sale crevure, t'as pas honte de détruire la vie des autres et tu oses traiter des associations comme Act Up de fasciste mais toi, tu tues, tu détruits (les fascistes détruisaient et tuaient). Michael, juriste

-Monsieur, L'écriture est comme une peau, qui se flétrit au contact de certains mots. Toi l'écrivain qui revendique le concept de vérité, petit con qui recherche éperdument le vrai, crois peut-être que la vérité passe par l'affirmation ! C'est la force qui te domine et la domination. Aux rires se mélange les larmes d'une mère qui pleure son enfant -Sabat Mater- Danger : La provocation est une arme à double tranchant et c'est peut-être la vue de ton sang qui te portera au sublime. Puisse-t-il, te retourner l'image du vrai.

Bonjour Érik ! Ceci est un mot de Canada pour te dire que tu es vraiment gravement atteint et qu‚il est grand temps pour toi de crever. Avec tout le mal que tu as fait au autres, je te souhaite de ne jamais me rencontrer car tu vas voir que moi, ce n‚est pas mon avant-bras que je te foutrai au cul mais bien mon mollet au grand complet sale connard de mes deux ! Il était très possible de raconter tes superbes aventures sans rentrer aussi bien dans les détails Ce que tu fais avec ton sperme et ceux des autres ratés comme toi, ici au Canada, on dit qu‚on s‚en criss ! Ça veut dire qu‚on en a rien à foutre (vocabulaire que tu connais bien !) As-tu déjà pensé à la honte et au mal que tu as fait subir à tes parents ? Pauvre innocent, à leur place, je m‚aurais foutu une balle entre les deux yeux. Il était inCONcevable que tes parents puisse imaginer avoir un enfant qui deviendrait aussi dégueulasse et sale comme tu es. Tu n‚es qu‚un gros conteneur de foutre et un sac à maladie. On se demande d‚où proviennent les microbes et les maladies, mais nous n‚avons pas à chercher très loin ! Ton cul est rempli de la saleté du monde et surtout de celle des Américains. J‚aimerais tellement te faire souffrir par le cul ! Je te le remplirais d‚essence et le ferais flamber ! T‚aimes les sensations fortes alors tu serais servi à souhait ! Je ne comprends même pas que je puisse prendre le temps de t‚écrire car j‚imagine que tu es trop légume pour comprendre ma frustration. Tu sais ce que je fais faire avec ton criss de bouquin ? Je vais me masturber dessus et te l‚envoyer par la poste. J‚espère que tu apprécieras ! Tu auras quelque chose pour te branler pauvre malade mental. J‚espère aussi que tu me répondras avant de crever sale chienne ! RPAQUIN

 

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