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Une critique récente de mon livre Guide du sexe gay

 



Une critique récente de mon livre Guide du sexe gay par Thomas Dreneau http://www.froggydelight.com/article-7053-Guide_du_sexe_gay Tout d’abord, il faut savoir que le Guide du sexe gay est paru originellement en 2003. Le Sexe guide (voir notre article publié précédemment sur cet ouvrage sur Froggy's Delight) fait suite à cette première version et est un ouvrage plus général sur la sexualité. Bref, le Guide du sexe gay de Érik Rémès est une actualisation de l’édition précédente. Il peut, par conséquent, décevoir les lecteurs qui ont déjà lu le Sexe guide car, malgré quelques différences, l’édition actuelle du Guide du sexe gay apparaît comme une répétition de ce dernier. Pourtant, il me semble important de comparer les deux ouvrages afin de mettre en évidence ces différences lesquelles sont loin d’être tout à fait négligeables. Il y a notamment ce caractère dual, déjà présent dans le Sexe guide, mais qui est accentué dans le Guide du sexe gay. Il s’agit de cette volonté de dépassement mise en évidence par les bordels gays backrooms où la sexualité homosexuelle s’exprime sans aucune limite et qui s’oppose aux pages relatives à la prévention du sida. Au contraire de Alain Soral dans Sociologie du dragueur, Érik Rémès fait la distinction entre son œuvre d’écrivain (avant la publication de la première édition du Guide du sexe gay, il était alors l’auteur de trois romans dont le dernier s’intitulait Serial Fucker, journal d’un barebacker) et celle qui a trait plus spécifiquement à l’essai pédagogique sur la sexualité. En effet, alors que Soral peut affirmer le plus sérieusement du monde que la femme est incapable de penser, Rémès, lui, profite du Guide du sexe gay pour prendre du recul par rapport à la polémique sur le bareback, soit le fait de baiser sans préservatif. Il rappelle en premier lieu que le bareback est né aux États-Unis, et que la polémique s’est instaurée entre Didier Lestrade et le mouvement Act up, d’un côté, et, de l’autre, Guillaume Dustan et… Érik Rémès précisément ce dernier étant présenté comme le continuateur de son œuvre selon les dires de Dustan lui-même (pour cela, je vous renvoie au dernier livre écrit par Guillaume Dustan et intitulé Premier essai). Certes, il semble que les journalistes qui adoptent aujourd’hui encore la position défendue jadis par Act up et Didier Lestrade soient dans le vrai ; d’autant qu’un Guillaume Dustan ne paraît pas avoir fait montre de beaucoup d’objectivité par ses avis provocateurs lors d’interventions publiques ou à la télévision. Il ne faut pas oublier, cependant, que Lestrade et les membres d’Act up se sont appuyés pour leur argumentation sur certains passages tirés des romans de Dustan dans lesquels on voyait celui-ci qui, atteint de séropositivité, baisait quand même d’autres hommes et sans porter de préservatif. Toutefois, il n’est jamais question dans ces romans autofictionnels pour employer un terme qui est passé de mode d’irresponsabilité complète de la part de leur auteur. Dustan déclare même dans Plus fort que moi que le fait de connaître sa séropositivité a provoqué bientôt chez lui l’angoisse d’être un danger pour les autres. Et, dans Génie divin, il a refusé l’idée d’une absence de responsabilité en préconisant la possibilité pour les hommes porteurs du VIH de faire l’amour entre eux. En revenant au Guide du sexe gay, Érik Rémès reconnaît aussi qu’avec les trithérapies éloignant l’échéance mortelle du sida, la plupart des homosexuels ont eu tendance à moins se protéger, sans oublier l’ignorance qui persiste chez certains gays et les amène à éviter les endroits comme les backrooms, alors que le meilleur moyen de se prémunir contre la maladie reste le préservatif. Encore une fois, Rémès prend suffisamment de distance par rapport à ses écrits de fiction pour rappeler l’importance du préservatif, et, pour contester implicitement, d’autre part, la position de Dustan. Celui-ci néglige le danger d’une contamination accrue par les rapports entre séropositifs. Enfin, j’ajoute que le Guide du sexe gay se présente parfois comme un témoignage sur la communauté gay à Paris (lire en particulier les parties appelées "Le quartier gay du Marais" et "Paris brûle-t-elle ?").

 

www.erikremes.net