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Faut-t-il brûler Têtu ? Droit de réponse à mes détracteurs
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Têtu m’avait déjà attaqué en
janvier dans un article de Patrick Thévenin qui
me comparait à un assassin. Dans un article appelé « dérapages » consacré au
journal Illico, il écrit « quand on réalise
que le dossier prévention a été coécrit
par Erik Rémès, on se dit que l’effet
est le même que si Bertrand Cantat venait nous expliquer
que c’est vraiment mal de battre sa femme ».
Que je sache, la littérature n’a encore tué personne.
Ni moi d’ailleurs. Ce même Thévenin
qui avait écrit en 1999 dans Têtu un article
dithyrambique sur mon premier roman Je bande donc je suis,
qui abordait pourtant déjà la sexualité des
séropos et le No capote. J’étais encore
en bonne grâce. Le mois dernier, Têtu prétendait
que je fais de « l’apologie des rapports à risques
mon fond de commerce ». Dans mon second roman, Le
maître des amours, le héros est séronégatif
et prosélyte du… safer sexe. De plus, j’ai écris
mes premiers articles sur la prévention des le début
des années 90 et réalisé dernièrement
un dossier sur le bareback dans IB News. Sur les 6 livres
que j’ai écrits, seuls deux abordent ce sujet.
Qui plus est, mes trois guide sur la sexualité sont
préventionnistes, positifs et pédagogiques
et comptent près de 80 pages sur plus de 400 réservées
au safer sexe, MST et drogues. Mais de cela, Têtu
ne parle jamais bien sur. Certainement parce que j’ai
attaqué dans mes livres une certaine nomenklatura
gay intégriste dont Têtu est le chef de file
et brisé des tabous et interdits. Cela fait cinq
ans que je me fais lyncher à cause de mes positions
libertaires et radicales sur la sexualité, mais
j’en sors grandi et renforcé. Je vais d’ailleurs
sortir trois livres dans les mois à venir. Aucun
ne parlera du sida et du bareback. Christophe Martet parle
dans Têtu à mon propos de « plumes mortifères
noircies à la haine de soi et des autres ».
Je me dois en tant qu’écrivain de parler des
problèmes de mon temps et d’aborder justement
la haine de soi et des autres qui caractérisent
parfois notre communauté égotique. Têtu
est d’ailleurs un bel exemple de haine de soi et
d’homophobie intériorisée. Serial fucker,
journal d’un barebackeur abordait de manière
volontairement (trop) frontal les errements de notre époque.
Il aurait pu servir d’outil de prévention
au même titre que « The gift ». Serial
fucker vient de sortir en poche, cela permettra aux lecteurs
de ce faire leur idée, de ne surtout pas le prendre
au premier degré et de ne pas suivre les fatwas
moralistes et bien pensantes. Mais cet exemple personnel
est révélateur de la ligne éditoriale
de Têtu qui se présente comme un journal réactionnaire
et moraliste. Pendant près de 15 ans nous avions
grâce à Gai Pied un canard épris de
liberté. Aujourd’hui, Têtu se présente
hélas comme une catéchèse des bonne
mœurs, fascisante comme peut l’être son
bras armé Act Up Paris. Il faudra un jour que se
fasse le procès de Têtu et d’Act Up.
Alors, faut-il brûler Têtu ?
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