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Gayvox (critique guide gay) Le guide du sexe gay

 



Gayvox (critique guide gay)

Le 7 juin 2003, Erik Rémès publie aux Editions Blanche le Guide du sexe gay. A la lecture de ce guide, on se demande bien pourquoi GAY et pas GAI ? C’est vrai ça, pourquoi puisqu’il nous parle aussi des autres formes de sexe et de sexualité ?

A part ce détail, c’est flamboyant, rafraîchissant, revigorant. Au début, on le lit avec crainte. La peur est là, de s’ennuyer avec un tel pavé (plus de 300 pages !). On redoute le face à face avec les termes techniques ou médicaux. Si on croit tout savoir, on appréhende de ne rien découvrir. Si on est fragile et qu’on doute de son approche personnel du sujet, on tremble d’être un peu plus déstabilisé. A raison puisque ce n’est pas une œuvre de fiction, de friction plutôt. Car il s’agit bien de ça ; et le plaisir vient.

En effet, le contenu n’est pas rébarbatif, l’humour est au coin de la page et il est voisin, voir semblable aux titres que l’on trouve dans son précédent roman : Sérial Fucker. Le thème traité bénéficie d’une approche décomplexée, d’une mise à distance et du parti pris de s’éloigner du joug de l’hétéronorme. Rémès s’amuse et jongle avec les aspérités sombres et délicieuses des formes de sexualités les plus variées. Il emploie par ailleurs un langage clair, simple et des termes communs. De temps en temps, un petit glossaire pour se reprendre ou répondre aux désirs que les uns ou les autres auraient de vouloir apprendre de nouveaux mots. Des passages que l’on peut aisément passer.

Chacun y retrouve ses petits (ses pratiques) et peut même en adopter de nouveaux (de nouvelles). Car, si chacun s’y retrouve, c’est que tout le monde peut s’y chercher. Nous avons tous des plaisirs en jachères, des sens endormis qui ne demandent qu’à être éveillés. C’est très ouvert tout ça.

Point de jugement, sauf peut-être à l’encontre de ceux qui jugent, et qui se le permettent au nom de la norme qui se croit du côté du droit et de la raison : l’hétéronorme que certains pensent comme unique, évidente, seule au monde. Foin d’apologie non plus. Erik Rémès n’est plus là dans l’expression transposée et romancée d’un sale gosse capricieux qui pète au cul de Tintin en accolant Berlin à son pseudo pour se permettre de grimacer à la cantonade dans l’espoir d’éveiller les consciences réfractaires à la réflexion des extrêmes. La phrase est longue, ça m’arrive.

Enfin, vous trouverez peut-être à redire aux redites qu’il vous semblera repérer dans ce texte. Peut importe, c’est comme les vagues, c’est toujours des vagues, mais ce n’est jamais les mêmes. C’est bien pour ça qu’on aime la mer, comme le sexe, identique et différent, renouvelable et renouvelé.

Un guise à offrir, même à papa et maman. Bonne lecture, bon apprentissage éventuellement et surtout longue vie. Car vous trouverez aussi, et il faut vraiment le dire, des conseils de prévention qui ne sont pas présentés comme des empêcheurs de baiser en rond.

Lionel Duroi pour Gayvox.com

 

www.erikremes.net