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Osez le fist-fucking, la critique du livre
Publié le 15 Septembre 2014 | Par Arnaud P.
Le fist-fucking, vous connaissez tous. De là à le pratiquer, il n'y a qu'un pas/poing que je ne saurais vous encourager à franchir qu'après avoir lu "Osez le fist-fucking".

Le seul guide sur une pratique encore taboue et méconnue !
« Fist » signifie poing en anglais ; un fist-fucking est la pénétration de plusieurs doigts ou de la main entière dans le vagin ou l’anus. Là où le sexe en érection s’arrête, la main de la fisteuse ou du fisteur s’avance encore et poursuit son chemin, va et vient jusqu’au plus profond du corps du fisté.
Si cette pratique est souvent associée à l’univers de la sexualité gay hard, il peut naturellement concerner tous les couples. Ce livre éclaire le fist sous un jour simple et pédagogique. Résolument pansexuel, il s’adresse tout autant aux femmes qu’aux hommes, aux hétéros qu’aux lesbiennes, gays, bisexuels ou trans. Il donne sans complexes un mode d’emploi précis et détaillé de ce jeu sexuel caché et tabou.
L'avis de X-Intime :
De manière générale, mais plus encore sur ce type de sujet, je crois qu’il faut, par probité intellectuelle, dire d’où l’on parle. Le Fist-Fucking (FF), je ne suis pas pratiquant, mais je suis croyant -enfin un peu-. Je veux bien croire qu’en s’aventurant avec dextérité à de tels « jeux » (selon le vocabulaire consacré), on puisse ressentir un plaisir intense et unique - mais certes pas univoque-. A cette fin, Erik Rémès nous a concocté un petit guide du FF, à la fois docte et délectable, nourri, semble-t-il d’une expérience monumentale. Guide à mettre dans toutes les mains averties, même celles pas encore aguerries. Le style est didactique, parfois pittoresque, et d’assez bon goût.
La partie la plus truculente du livre est sans doute la longue introduction, que l’auteur a, bien à propos, renommée « intromission ». Si vous avez aimé le film sur la Fistinière, vous adorerez le bouquin. Dès la première page, on apprend que le FF ne consiste pas forcément à mettre un poing fermé dans un anus ou un vagin, mais cela peut se limiter à quelques doigts. Ouf ! Voilà qui devrait consoler les individus à faible laxité. Rassurez-vous aussi, le FF n’est pas nécessairement une pratique algolagnique, même si elle est souvent associée au SM. A ce sujet, l’auteur entretient savamment le paradoxe autour de la douleur : est-ce douloureux ? Non ! Mais la douleur est jouissive. Comprenne qui pourra.
Comme pour tout exorde digne de ce nom, il expose les enjeux et les intérêts du sujet. Pourquoi le Fist ? Pourquoi parler du Fist ? D’abord, le Fist, c’est safe (comprenez que la transmission des IST est limitée quand c’est bien fait). Ensuite c’est une pratique qu’il qualifie de pansexuelle (Homo Hétéro, Bi, Trans, Hommes, Femmes, ou autres, ce livre est fait pour vous.), et même si vous n’êtes pas un queutard invétéré, le FF peut vous plaire, parce que « le phallus n’est plus cet objet triomphant, il est relégué, ne sert que très peu ». Il faut bien comprendre dans cet esprit, qu’un pénis, ça n’est pas un outil d’exploration très efficace : on m’a toujours dit un trou est un trou, et une bite n’a pas d’œil. Alors que pour l’auteur, une « main a des yeux pour aller et venir ». D’ailleurs, ça n’est presque pas du sexe, « c’est une baise spirituelle, le fist est un art », c’est aussi une poésie galante (« la main doit courtiser l’orifice »). A ce propos, il semble que ces dames soient plus élégantes et raffinées dans cet art. L’auteur nous met en garde, surtout au début, de trop grosses mains peuvent être un obstacle voire un danger. Des mains féminines, souvent plus frêles sont plus aptes à apporter une solide et sûre paideia sphincterienne. Mesdames, il faut donc, pour vos débuts, préférer vos copines à vos amants. D’ailleurs, elles ne sont pas les seules à posséder de blanches et fines phalanges, je crois que le moment est venu de réhabiliter l’intellectuel maigrelet à lunettes et le rat de bibliothèque. Avis aux amateurs.
La suite est plus ésotérique : « le vagin et le rectum deviennent terrain d’exploration, 1 espace intérieur, un nouveau monde ». Il semble que nos aventuriers du for intérieur, se placent d’emblée dans un paradigme immanentiste (« la sexualité fistique est dans tout »), parfois éloigné de la biologie « classique », notamment lorsqu’on passe par les chakras. En gros, c’est quelque chose de quasiment mystique. Et moi qui me suis toujours demandé pourquoi on ne voyait pas la deuxième main de l’ange sur l’Estasi di santa Teresa de Giuseppe Bazzani. … La partie philo n’est pas non plus dénuée d’intérêt. « On ne nait pas fisteur, on le devient », voilà qui doit combler cette bonne vieille Simone. Et surtout, le fait de nommer une partie « Métaphysique du Fist » est assez osé. Les profs de philo m’avaient dit que la métaphysique (spéciale) a pour objet l’étude de la Cause première, Alias le grand barbu, et quand j’étais petit, j’avais lu un gros bouquin où on disait que la droite du Tout Puissant est ferme et impitoyable : je n’aimerais pas me la prendre dans le rectum, ce «gouffre », ce « néant assoiffé ».
Enfin, beaucoup moins classieux, rien n’est caché des petits inconvénients du FF, ou du moins des particularités repoussantes pour ces nombreux quelques-uns. « Le fist c’est du sang et de la merde », et d’ailleurs, d’après le témoignage de Thierry : « un fisteur qui vous fait redescendre du sling pour une petite crotte solitaire et vous redemande un lavement, laissez tomber, il n’est pas bon fisteur ». Mais rassurez-vous, le FF c’est « une alchimie qui transforme la merde en or » (Agnès).
Quant au corps du livre, il est plutôt technique, agréablement doté de schémas. On y apprend des tonnes de choses très utiles (même sans pratiquer le FF) et bien documentées, que vous soyez vaginal, anal, ou les deux. Par moment, cela me rappelait les brochures de l’INPES un peu osées que distribuent les infirmières scolaires vicieuses. Et puis, çà et là vous pouvez dénicher un petit « truc », un conseil ou une recette. J’ai personnellement un faible pour les glaçons aux J-Lube. Reste à ne pas les confondre avec les glaçons à l’eau quand vos amis viennent pour l’apéritif… La pratique du FF nécessite également beaucoup de rigueur et de technicité. Pour ce qui est du matériel, un prix indicatif est donné, de même que les marques à préférer.
L’ensemble est très distrayant, agréable à lire et parfois très drôle. Pour la seconde édition, je me permets de conseiller d’ajouter en fin de livre un petit questionnaire, histoire de vérifier ses connaissances et de pimenter ses soirées. En attendant, bon 21 octobre, journée du Fist.

L’auteur : Erik Rémès, spécialiste de la sexualité, écrivain et journaliste, est titulaire de maîtrises de psychologie clinique et de philosophie. Journaliste depuis la fin des années 80, il a collaboré notamment à Libération, Nova Magazine, Gai Pied. Ce révolutionnaire du sexe est également l’auteur de trois romans sulfureux, Je bande donc je suis, Le Maître des amours et Serial Fucker, journal d’un barebacker. Il a publié à La Musardine Osez les conseils d’un gay pour faire l’amour à un homme et Osez les massages érotiques.

La collection Osez Xtrême est une déclinaison de la collection « Osez », abordant sans interdit des pratiques sexuelles marginales.
Osez le fist-fucking, d'Erik Rémès
164 pages - 15,90 €

 

www.erikremes.net