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Plombage Out Hebdo juin 1999

 



Pas une semaine sans apprendre la contamination d'un jeune gay : j'hallucine ! Mais comment ce fais-ce, qu'à un touché rectale de l'an 2000, les plombages viraux aillent encore si bon train ? Comme si, les progrès thérapeutiques aidant, cela devenait une histoire de mode : "être positif quoi !". "Mais comment, tu n'es pas encore plombé ?", "pas encore, mais j'y travaille dard dard". Vous allez me dire, à en croire les médias, le sida n'existe plus et même, n'a jamais existé. Les thérapies débarquant dans le paysage viral, s'est comme-ci, à nouveau, étaient autorisés les dosettes de sperme en voie rectale. Non-non, en 99 il n'y a rien de chouette à être plombé, et l'on meurt encore du sida. À la fin des années 80, être contaminé, c'était encore une sentation violente : thanatos portait ses habits de lumière et l'on était la bête dans l'arène. Maintenant, c'est du toro piscine à Palavas... C'est dans le monde de la nuit gay qu'on doit trouver la plus forte séroprévalence. Alors attention aux relâchements de muqueuses. Non ce n'est pas cool d'avaler des dizaines de cachets par jours et Damoclès la porte encore haute. Pour les folles modernes en quête de sensations fortes, je conseillerai plutôt de manger de la viande bien rouge et sanguinolente et de prier que les Prions de dame Vache folle et la dioxine des poulets Belges deviennent aussi mortels que notre putain de virus. Non, plus besoin de s'enculer comme des mouches ni de se shooter : le boucher sera votre purgatoire et même la ménagère de cinquante ans sera contaminée, aha !

 

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