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Quel prévention aujourd’hui Par Erik Remes guide du sexe gay decembre 2004
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Quel prévention aujourd’hui
Par Erik Remes ceci est la version originale du texte commandé par Illico. ils n'en auront repris qu'un petite partie.
Comment vivre une sexualité dont est exclue le sperme, le sang et les sécrétions ? C’est le pari dingue de la prévention sida depuis maintenant 20 ans. En fait, le safe sex revient à nier l’essence même de la sexualité, c’est-à-dire ces fluides : le sang et le sperme. D’où les difficultés à tenir à long terme un comportement SSR. Les règles de safe sex sont, en apparence, simples : pas d’échange de fluides contaminants (sperme et sang) entre eux (soit directement, soit par l’intermédiaire d’un objet) ; pas non plus de contact de ces liquides avec les muqueuses (bouche, anus, vagin, gland) ou avec des écorchures. Des préservatifs sont utilisés pour les pénétrations, des gants pour le fist et du matériel désinfecté avant chaque usage et entre chaque partenaire. Séropo ou séronèg, on ne doit pas faire la différence et se protéger mutuellement en étant toujours safe. L’excès d’alcool ou l’utilisation de médicaments ou de drogues altèrent la conscience et fait baisser la vigilance.
Outre le sida, il existe de nombreuses MST que l’on peut généralement guérir sans trop de difficulté. Le principe suivant s’applique dans tous les cas : « Plus tôt une maladie est décelée, plus simple et rapide sera sa guérison. » Il ne faut donc jamais hésiter à consulter un toubib si vous ressentez des brûlures en urinant, si vous découvrez soudain de petites ulcérations sur la queue, à l’anus ou à la bouche ou si vous remarquez d’autres troubles. Il faut pour cela avoir un bon médecin avec qui l’on se trouve en confiance. On peut, si nécessaire, se renseigner auprès d’une permanence téléphonique gay (Association des médecins gays 01 48 05 81 71). En cas de MST, il faut prévenir tous ses partenaires sexuels.
Tableau échelle des risques
RISQUE FORT
Être pénétré par l’anus sans préservatif, sans éjaculation.
Safer sexe mode d’emploi
Lorsqu’on a envie d’une bonne bourre, il faut être en érection et sortir la capote. Attention en ouvrant l’emballage ! Les dents et les ongles risquent d’endommager la capote. Une bonne pipe permet généralement d’obtenir une érection généreuse. Il faut agir le plus calmement possible afin d’éviter un quelconque stress ou agacement qui ferait débander à coup sûr. Beaucoup de mecs se plaignent de débander dès qu’on leur place une capote sur la queue. Pour remédier à cela, on peut utiliser un cockring qui permettra de bien maintenir l’érection ou conseiller le viagra et autres sexo-stimulants qui permettent de conserver une érection sans faille. Une goutte de lubrifiant hydrosoluble (qui n’altère pas les capotes) sur le gland permet également d’augmenter le plaisir. Il faut ensuite placer la capote sur le gland, partie enroulée à l’extérieur, et le dérouler jusqu’à la base de la queue. Si l’on n’est pas circoncis, il faut décalotter. Votre partenaire peut aussi vous aider. Certaines capotes sont munies d’un réservoir. Il est important qu’il n’y ait pas de bulle d’air au bout du préservatif. Il subirait alors des contraintes excessives à cet endroit, ce qui risquerait de l’endommager. Après l’orgasme, il faut retirer la queue pendant qu’elle bande encore. Ceci, en retenant la capote par la base.
Si vous êtes en couple, il est recommandé d’effectuer un test de dépistage du sida et autres MST et d’en refaire un autre quatre semaines plus tard. En effet, le virus n’est détectable qu’un mois après la contamination. Si vous vous servez d’objets pour la pénétration (des godes par exemple), prenez chacun le vôtre ou utilisez un préservatif à chaque fois qu’un autre partenaire s’en sert. Si vous pratiquez la pénétration anale à plusieurs, changez de préservatif. L’anulingus est à risque limité. Pour l’éliminer, on utilise un carré de latex, un préservatif découpé ou un film Cellophane. Les rapports bouche-sexe présentent un risque faible mais un risque-tout de même. Pour éliminer totalement les risques de contamination lors d’une fellation, il est recommandé d’utiliser un préservatif. Sans celui-ci, évitez de jouir ou de vous faire jouir dans la bouche. De nombreux jeux sont totalement sûrs et développent la sensualité et les fantasmes : les caresses, la masturbation réciproque, le massage érotique, s’embrasser, se frotter.
Contexte de la baise.
La maîtrise du safe sex passe par celle du contexte de la baise, de ses enchaînements, du cumul d’actes sans parler de la nécessaire confiance en son ou ses partenaires. Cette maîtrise peut être plus difficile lors de rencontres à partenaires multiples où les actes des uns et des autres peuvent ne pas être connus. Qui a fait quoi et avec qui avant de te rencontrer ? (combien de gays en back-room se lavent la queue ou les mains entre deux partenaires ?) ». Il faut donc être vigilant : avoir toujours sous la main capotes et gel ; éviter toute pratique SM pouvant créer des lésions cutanées dont on ne s’aperçoit pas immédiatement ; dans le cas de plan abattage, il est préférable de se faire accompagner par un de ses amis qui supervisera l’aspect safe de ce trip. La confiance en son partenaire ne protège pas du sida. Et l’amour, comme nous en avons fait parfois l’expérience est aussi, hélas, par nature, mensonge et trahison. Même si votre partenaire vous montre un test récent, rien ne dit qu’il n’a pas eu une conduite à risque depuis les trois mois précédant la date de son test, ou que son test est faux.
Traitement de post-exposition
Vous étiez soaule, défoncée à l’X et vous vous êtes fait bourrer sans capotes ? Oulala. Il existe un traitement prophylactique d’urgence dit de post-exposition. Basé sur une association d’antirétroviraux, il doit être prescrit dans les heures qui suivent l’acte sexuel potentiellement contaminant. Cependant, il est possible que le traitement soit efficace même s’il est commencé plus tardivement (jusqu’à trois jours au plus tard après le contact potentiellement contaminant). Ce traitement est lourd et contraignant. Appeler l’hôpital le plus proche. Pour plus d’informations, téléphonez à Sida Info Service au 0 800 840 800.
Réduction des risques
Alors que la France est un des rares pays à distribuer gratuitement autant de capotes dans les lieux gays, elle est toujours à la traîne question politique de réduction des risques sexuels. On assiste d’un côté aux tentatives désespérées d’Aides de lancer des campagnes de réduction des risques face aux attaques réactionnaires des sexintégristes d’Act Up. Les activistes fascisants reprochant à Aides de faire une campagne dangereuse et incitative. Alors que cette initiative est la seule depuis de longues années à proposer une alternative au tout-capote aujourd’hui dépassé et criminel, on assite encore à leurs attaques en règles débiles et infantiles. Dira-t-on un jour qu’Act Up a été « irresponsable » et « criminel » de refuser une politique de réduction des risques comme elle l’a été en stigmatisant les barebackers ? Quant à ces gros mous de politiques : silence radio. Pourtant, d’après le dernier Barometre gay (clients fréquentant des lieux gays), parmi les mecs ayant eu des partenaires occasionnels, 31% ont eu des rapports non protégés dans l’année. 1 gay sur 3 baise sans capotes donc. Il y a donc urgence, Paris brûle-t-elle ? Erik Rémès
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