Le site de l'écrivain Gay
 

Faut-t-il brûler Têtu ? Droit de réponse à mes détracteurs Erik Rémès IB News avril 2005

 



Faut-t-il brûler Têtu ? Droit de réponse à mes détracteurs Têtu m’avait déjà attaqué en janvier dans un article de Patrick Thévenin qui me comparait à un assassin. Dans un article appelé « dérapages » consacré au journal Illico, il écrit « quand on réalise que le dossier prévention a été coécrit par Erik Rémès, on se dit que l’effet est le même que si Bertrand Cantat venait nous expliquer que c’est vraiment mal de battre sa femme ». Que je sache, la littérature n’a encore tué personne. Ni moi d’ailleurs. Ce même Thévenin qui avait écrit en 1999 dans Têtu un article dithyrambique sur mon premier roman Je bande donc je suis, qui abordait pourtant déjà la sexualité des séropos et le No capote. J’étais encore en bonne grâce. Le mois dernier, Têtu prétendait que je fais de « l’apologie des rapports à risques mon fond de commerce ». Dans mon second roman, Le maître des amours, le héros est séronégatif et prosélyte du… safer sexe. De plus, j’ai écris mes premiers articles sur la prévention des le début des années 90 et réalisé dernièrement un dossier sur le bareback dans IB News. Sur les 6 livres que j’ai écrits, seuls deux abordent ce sujet. Qui plus est, mes trois guide sur la sexualité sont préventionnistes, positifs et pédagogiques et comptent près de 80 pages sur plus de 400 réservées au safer sexe, MST et drogues. Mais de cela, Têtu ne parle jamais bien sur. Certainement parce que j’ai attaqué dans mes livres une certaine nomenklatura gay intégriste dont Têtu est le chef de file et brisé des tabous et interdits. Cela fait cinq ans que je me fais lyncher à cause de mes positions libertaires et radicales sur la sexualité, mais j’en sors grandi et renforcé. Je vais d’ailleurs sortir trois livres dans les mois à venir. Aucun ne parlera du sida et du bareback. Christophe Martet parle dans Têtu à mon propos de « plumes mortifères noircies à la haine de soi et des autres ». Je me dois en tant qu’écrivain de parler des problèmes de mon temps et d’aborder justement la haine de soi et des autres qui caractérisent parfois notre communauté égotique. Têtu est d’ailleurs un bel exemple de haine de soi et d’homophobie intériorisée. Serial fucker, journal d’un barebackeur abordait de manière volontairement (trop) frontal les errements de notre époque. Il aurait pu servir d’outil de prévention au même titre que « The gift ». Serial fucker vient de sortir en poche, cela permettra aux lecteurs de ce faire leur idée, de ne surtout pas le prendre au premier degré et de ne pas suivre les fatwas moralistes et bien pensantes. Mais cet exemple personnel est révélateur de la ligne éditoriale de Têtu qui se présente comme un journal réactionnaire et moraliste. Pendant près de 15 ans nous avions grâce à Gai Pied un canard épris de liberté. Aujourd’hui, Têtu se présente hélas comme une catéchèse des bonne mœurs, fascisante comme peut l’être son bras armé Act Up Paris. Il faudra un jour que se fasse le procès de Têtu et d’Act Up. Alors, faut-il brûler Têtu ? Erik Rémès

 

www.erikremes.net