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Barometre gay 2002 : un relapse inquiétant IB News avril 2003

 



Les pratiques sexuelles a risque se maintiennent chez les gays frequentant les lieux de rencontre gays. Séropos et séronégatifs ne se protègent pas systématiquement. 35% des séronègs et 51 des séropos ne se protègent ne se protègent pas systématiquement. Le Baromètre Gay est une enquête comportementale réalisée auprès d’homosexuels masculins fréquentant les lieux de rencontre gays. Le Baromètre Gay a été réalisée pour la 1ère fois à Paris en 2000, parallèlement à une autre enquête sur les comportements, l'Enquête Presse Gay qui s'adresse depuis 1985 aux lecteurs de la presse homosexuelle. Le Baromètre Gay 2002 a été réalisée sur la France métropolitaine dans le cadre d'un partenariat entre l'Institut de Veille Sanitaire, le Syndicat National des Entreprises Gaies (SNEG) et l'association AIDES. Le questionnaire du Baromètre Gay 2002 a été diffusé à partir de l'été 2002 dans l'ensemble des établissements commerciaux affiliés au SNEG (bars, saunas, backrooms, sexclubs), dans 91 lieux extérieurs de drague où interviennent les volontaires de AIDES et sur 2 sites de rencontre sur internet. Près de 9000 personnes ont répondu. Les 8 719 hommes qui ont participé à cette enquête sont âgés en moyenne de 35 ans et résident pour un tiers d’entre eux en Ile de France. Si 60% des répondants entretiennent une relation stable, le multipartenariat est fréquent : dans les 12 derniers mois, 47% ont eu plus de 10 partenaires et 33% plus de 20. Séronègatifs sans capotes Les relations anales non protégées avec les partenaires occasionnels. Pour ce qui concerne les pratiques, 60 % pratiquent la pénétration anale sans préservatif avec un partenaire stable. Avec les partenaires occasionnels, presque tous déclarent pratiquer la fellation et 27 % ont déjà reçu du sperme dans la bouche. Chiffre inquiétant : un répondant qui se déclare séronégatif sur 3 et qui pratique la sodomie a « fréquemment » (70 %) des rapports anaux non protégés avec des personnes dont ils ignorent le statut sérologique. La pénétration anale sans préservatif (au moins une fois dans les 12 derniers mois), indicateur de prise de risque, est déclarée par 35% des répondants lors des relations avec des partenaires occasionnels, dont le plus souvent ils ne connaissent pas le statut sérologique. Cette pratique varie avec l'âge, les jeunes homosexuels de moins de 25 ans déclarent 2 fois plus de pénétration anale sans préservatif que les hommes de plus de 45 ans. Les cadres se protègent le plus. Ils sont 28% a avoir eu au moins une relation non protégée avec les partenaires occasionnels. 34% des professions intermédiaires ne se protègent pas. C’est chez les ouvriers et les employés qu’on se protège le moins : 41% d’entre eux ont eu au moins une relation anale non protégée avec les partenaires occasionnels. Séropos sans capotes D’après le Baromètre gay, 51 % des séropositifs ont eu au moins une relation anale non protégée au cours des 12 derniers mois. Ils sont 48% chez les « VIH incertains » et 38 % chez les « jamais testés ». cela signifie donc que la moitié des séropos ne se protègent pas systématiquement et peuvent donc potentiellement contaminer leurs partenaires. La pratique de la pénétration anale non protégée avec un partenaire occasionnel est également plus fréquente chez ceux qui ont un nombre élevé de partenaires. En revanche, 72% des personnes séronégatives utilisent le préservatif lors des pénétrations anales avec leurs partenaires occasionnels. Selon l’enquête, un homosexuel sur 4 ne connaît pas son statut sérologique vis à vis du VIH soit parce qu’il n’a jamais fait le test (10%), soit qu’il n’est plus certain d’être séronégatif (15%). Parmi les hommes testés, 12% se déclarent séropositifs, parmi lesquels près d’un sur quatre l’a découvert récemment (dans l'année). 8% des répondants déclarent avoir eu une infection sexuellement transmissible (gonococcie, syphilis) dans les 12 derniers mois. Homophobie Une proportion importante de ces hommes, qui s'auto-définissent comme homosexuels (83%), ont vécu des réactions d'homophobie : 25% ont été l'objet d'injures ou d'agressions physiques en raison de leur orientationsexuelle dans les 12 derniers mois. Pour le Baromètre gay, « Cette étude confirme que la recrudescence des pratiques sexuelles à risque, déjà observée en 2000 chez les homosexuels, se maintient en 2002 dans cette population fréquentant les lieux de rencontre gays. Ce constat est préoccupant et les associations participantes réfléchissent à de nouvelles actions de prévention pour être plus efficaces sur le terrain ». La presse gay minimise les résultats. Des bruits couraient depuis quelques mois : le ministère et les assocs ne savaient pas comment communiquer sur les nouveaux chiffres du baromètre gay. Le fait que plus de 50% des séropos baisent sans capotes pouvaient provoquer un vent de panique dans l’opinion publique. Les résultats ne mirent pas en avant ces chiffres inquiétants. Le Monde et Libération furent plus que discret. Plus étonnant, le silence de la presse gay à ce sujet. Comme si les journalistes homos étaient complices de cette omerta. Ainsi, pour Illico : « les premiers résultats partiels du Baromètre gay 2002 sur la sexualité et la prévention chez les homosexuels semblent marquer une relative stabilité des comportements à risques ». Dans les news de Tétu, on est guère plus prolixe et on positive : « 50 % des séropositifs ont toujours utilisé un préservatif lors des pénétrations anales au cours des 12 derniers mois ».

 

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