Le site de l'écrivain Gay
 

Séronégatifs irresponsables IB News mars 2005

 



Le débat sur la criminalisation de la transmission du sida fait à nouveau rage depuis le procès de Colmart qui a vu un séropo condamné pour avoir contaminé sa partenaire. En 1991, le Sénat et l'Assemblée Nationale discutaient déjà de la pénalisation de la transmission, par imprudence ou négligence du virus du sida et de la question du dépistage systématique et obligatoire. Les associations, notamment Act Up Paris dont Lestrade était alors le président s’étaient battus contre. Le débat a ressurgi en France avec Femmes positives, une association de « victimes » du sida, femmes contaminées par leur mari. Un texte de Youcef Ameur, membre dissident de Femmes positives paru le 9 mars sur éclaire leur projet : « la criminalisation - contribue à provoquer, par une très forte pression émotionnelle sur l’opinion publique, l’élaboration puis la discussion rapide d’un projet de loi qui visera à qualifier de « criminelle » la transmission du Vih-Sida ». L’association Femmes positives est cornaquée par Lestrade. D’après : « le rôle joué par Didier Lestrade n’est pas négligeable. Ses rapports étroits avec la présidente de l’association, ses conseils en termes de communication, ses recommandations et son influence sur la gestion des crises internes inspirent la ligne actuellement suivie, qui est celle du mépris et de la rupture, voire de l’exclusion de tout membre qui se refuse à agréer le processus de victimisation menant tout droit à la criminalisation du sida. Il n’ignore pas le rapprochement de l’association avec des élus de droite ni la préparation d’un projet de loi ». Lestrade est dangereux. La vengeance ne peut être l’objectif de vie d’un séropo. La transposition du procès de Colmart dans le milieu gay risque d’être surprenante. Du style, « monsieur, j’ai été contaminé dans une back-room par quelqu’un dont je ne me rappelle ni le prénom ni le visage »… Ce projet de loi repose sur la notion judéo-chrétienne du couple qui doit apporter protection et respect. Cela fait des années que je dis que cela ne marche plus ce principe de respect de l’autre. Qu’avant de respecter les autres, il faut se respecter soit même. Or, être séropo, c’est avoir une blessure de l’estime de soi qui, bien souvent, peut empêcher tout respect. Cette loi ne protègera pas les « pauvres séronégatifs sans défenses » face aux « méchants séropos contaminateurs ». Tout au plus, cela poussera certains à ne pas se dépister. Elle n’empêchera personne de se faire contaminer. Cela fait des années que je m’élève contre les tentations fascisantes de certaines associations, que je défends la liberté sexuelle. Cela fait des années que l’on traite les séropos d’irresponsables, de criminels voir d’assassins. Mais ce sont aussi les séronégatifs qui sont irresponsables et suicidaires de ne pas se protéger.

 

www.erikremes.net