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Le logos zero des back-room l’incommunicabilité chez les gays

 



Le logos zero des back-room, l’incommunicabilité chez les gays

Dans certains lieux de consommations sexuelles, des bordels quoi, la communication se réduit parfois à sa plus simple expression. Le « tu suces ? » faisant office de présentation sommaire. Nous sommes loin des infinissables « ca va et toiii », « oui, ca va et toiii » qui, tels des BarbiePouffe parlantes nous rapprochent habituellement du monde hétérocivilisé. Dans ces lieux de stupres sodomites, oulala, certains couples spontanés (comme on le dit des générations…) ne connaissent même pas leur prénom respectif. On baise avec un inconnu, un corps, c’est à dire avant tout, une bite ou un cul, que l’on aperçoit pas forcément bien dans la pénombre moite des back-room. Un inconnu sans identité, sans histoire et sans lendemain. Un rapport à l’autre sans autre, une relation sans nom, ni langage verbal. On passe d’un corps à l’autre, puis à un autre encore, jusqu’à plus soif. Et vice et versa. Par la suite de la rencontre, on arrive au beaucoup plus sophistiqué : « tu es actif ou passif ?» (« tu encules ou tu te fais mettre ? » quoi).

Car, à l’instar des escargots baveux, nous avons, nous les gays, a priori, la capacité à être actif ou passif et inversement, jusqu’à ce que coucougnettes se vident et le désir ne renaissent et bande, oui-oui ! Si les préliminaires logorhéïques à une quelconque léchouille chez nos amis les hétéros sont généralement assez longs (drague longue, resto et patati et patata), il en est parfois tout autrement dans le sexe entre garçons, oui-oui ! C’est peut-être alors plutôt chez les animaux qu’il faut se tourner pour rencontrer de tels modèles de rencontre sexuels. Il est vrai, qu’une quelconque ballade au zoo nous permet de voir que certaines espèces, telles les macaques à cul rouge (mes préférés), ne s’embarrassent point de sempiternelles roucoulades pré-coïtales, « tournes toi chéri que je te saute, et hop ! ». En cela, on pourrait dire que certains homos ont retrouvés leur animalité par l’intermédiaire de leur sexualité. Avant d’être un animal qui pense et qui parle (cette prétendue supérieure humanité…) nous aurions aussi la possibilité d’être de purs animaux, de simples moments d’instincts, des instants de chairs. Dans certaines back-room, les corps vont et viennent, se prêtent et s’échangent. Apparaît alors un véritable communisme sexuel ou même les plus vieux ou les moches ont (ou devraient avoir) leur chance. Et tant mieux pour eux.

 

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