Le site de l'écrivain Gay
 

MASTURBATION Première partie

 



MASTURBATION, GÉNÉRALITÉS

L’autoérotisme est un comportement solitaire comprenant entre autres les fantasmes, les rêveries et la masturbation et visant à ressentir un plaisir sexuel et patati et patata. (Syn : auto-stimulation); termes apparentés : masturbation, onanisme. L’origine du mot masturbation n’est pas clairement définie et a été utilisé originellement par les romains. On pensait que ce terme venait du latin manus (main) et stupro (souiller). Il est préféré aujourd’hui la racine grecque : mesea (parties génitales), dont le sens original serait « exciter les parties sexuels ».

Master et Johnson ont remarqué en laboratoire, avec les mêmes techniques d’observation que celle des souris, qu’il n’existe pas deux hommes qui se masturbent de la même façon, oui-oui. Même si le schéma général de masturbation est identique, la durée, le rythme et le style de chacun est unique. Le « Dictionnaire des fantasmes et perversions » (Brenda B. Love, Dictionnaire des fantasmes et perversions, Blanche, 1997)décline la masturbation en d’infinies variantes : l’amatrisisme : frottement des lèvres génitales l’une contre l’autre, la manuxorat, lorsqu’un homme utilise sa main pour jouir, le maritat, lorsqu’il s’agit d’une femme ; le siphnianisme ou onanisme anal, le syntribat : frottement des cuisses l’une contre l’autre, la triborgasmie, lorsqu’une femme masturbe son époux. La masturbation mérite de nombreux ouvrages à elle seule (On se référera ici au manuel de Mark Emme, « De la masturbation », Ramsay, 1990). On note de nombreuses variantes : introduction dans un tuyau, poupée gonflable et autres vaginettes portatives en forme de vulve et dans lesquelles on introduit son pénis. Les gays, suite à la crise du sida ont mis en place à la fin des années 1980 des soirées durant lesquelles seule la masturbation était autorisée : les « Jack Off Parties » ou des dizaines, voir de centaines de mecs (on peut toujours rêver) se retrouvent pour se branler de concert dans une apogée spermatique. Les pratiques masturbatoires réciproques sont, d’après les statistiques, plus répandues dans les relation homosexuelle qu'hétérosexuelle.

La masturbation se traduit le plus souvent par des caresses plus ou moins appuyées sur la queue alternativement de bas en haut puis de haut en bas. Pour les garçons physiologiquement formés, la masturbation se termine habituellement par une éjaculation. Celle-ci consiste, rappelons le tout de même, en l’éjection par l’urètre d’un liquide plus ou moins blanc : le sperme. L’orgasme est une expérience impliquant le corps dans son intégrité. C’est un moment très intense, qui n’est comparable à rien d’autre dans l’existence. Il est à noter qu’on peut très bien avoir un orgasme sans éjaculation. D’après Master et Johnson, deux à trois hommes sur mille pratiquent l’auto-fellation ou s’introduisent des objets dans l’urètre et dans l’anus.

La masturbation est la base de notre grammaire sexuelle.

Les singes, les porcs-épics, les éléphants, les chiens et les hétérosexuels se branlent. Les dauphins en captivité mettent leur pénis en érection sous un jet d’eau, cela les stimule. La masturbation est un art de vivre et de jouir autonome ou collectif que peu de sensations peuvent atteindre. « Je m’éclate », « ça m’explose », « ça me détend » ou encore « c’est meilleur qu’un pétard », sont le genre de qualificatif utilisés pour décrire cette pratique savoureuse. Qui plus est, la masturbation est une manière positive d’éliminer les tensions sexuelles trop fortes.

Pourquoi se branler ? Qu’elle a été la réaction à notre première érection ? Connaissions-nous au préalable le phénomène de l’érection ? Comment nous sommes-nous branlés les premières fois, avec quoi et en pensant à quoi ? Qu’est-ce qui nous traversait la tête et le reste ? Autant de questions que tout adulte se doit de se poser pour retrouver les fondements constitutifs de sa sexualité. MASTURBATION,, seconde partie

La masturbation est la seule technique sexuelle dont la pratique semble être en forte progression depuis les années 1970. Les enquêtes anglaises menées auprès des homosexuels hommes révèlent que la moitié de leurs pratiques sexuelles sont des pratiques auto-érotiques (Davies, 1993). On pourrait donc supposer que l'individualisation de la société va de pair avec une onanisation et que les images érotiques, surabondantes, stimulent moins les relations entre les individus que l'autosatisfaction. Par ailleurs, l’arrivé du sida dans les années 1980 et l’opprobre jeté sur la pénétration peut également expliquer cet engouement pour la brandade.

Voici quelques motifs principales de la masturbation : - C'est très-très agréable. Cela donne du plaisir et ma foi, dans une perspective hédoniste, le plaisir est toujours bon à prendre. « Avec la vie qu’on a, faut bien se donner des petits plaisirs ». - C'est une soupape aux tensions sexuelles qui chez certains peuvent frôler l’hystérie, surtout, mais pas toujours, lorsqu’on ne possède pas de partenaire sous la main. Pas besoin d’être un célibataire endurci pour avoir recours à cette pratique affriolante et de nombreuses mecs en couple y recourent pour s’évader de leur vie de couple. Elle permet aussi de réaliser symboliquement une passion dévorante pour quelqu’un avec qui l’on ne peut pas coucher. On peut ainsi se branler en pensant à Jacques Chirac ou au Ken du dernier Boys Band. - C'est une bonne école de la vie. Savoir se donner du plaisir apporte une meilleure confiance en soi et apporte l’assurance nécessaire lors de la rencontre du premier partenaire. - Dans un couple, l’astiquage du poireau est une alternative au sacro-saint coït anal. C’est également une bonne méthode de safe sexe. Par exemple lorsqu’un mec, dans la précipitation de la rencontre, n’a pas de préservatif sur lui pour consommer sur place l’objet de sa convoitise. - Se branler est une excellente méthode de relaxation. Ainsi, au travail ou en classe, si vous ne pouvez pas faire une petite sieste ou encore une séance de yoga dans la salle de réunion, n’hésitez pas à vous réfugier aux toilettes pour vous égoutter le chibre. C’est également pour certain le moyen idéal de trouver le sommeil. -La masturbation est une précieuse école de l’imaginaire. De même qu’une dissertation scolaire sur son dernier rêve, la branlette est un exercice mental très précieux pour laisser aller sa créativité, faire glisser le signifiant et développer sa fantaisie, oui-oui !

 

www.erikremes.net