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MASTURBATION seconde partie

 



MASTURBATION,, troisième partie

La branlette n’est pas forcément une pratique antisociale de solitaire puisqu’elle peut-être pratiqué à deux, à trois ou encore en groupe de dizaines voir centaines de personnes (on, peut toujours rêver !) comme dans les célèbres « branlettes de pensionnat » où des bandes d’adonis en rut communient dans un orgasme collectif et comparatif. Ce qui, bien sur, ne fait pas d’eux forcement des « homosexuels pervers », mais participe à la construction de leur identité masculine et les conforte dans l’idée d’une appartenance à un groupe social. Quoiqu’il n’y ait aucune honte à avoir une attirance pour une personne du même sexe, n’est-ce pas ? Tout comme on ne devient pas zoophile en se promenant le dimanche dans un zoo en regardant le sexe des éléphants, on ne devient pas homosexuel en regardant béatement un autre homme se branlouiller ! Inversement, on ne devient pas forcément hétérosexuel malgré la battage médiatique et la propagande faite à l’endroit de cette sexualité normative. Tout au plus satisfait-on une curiosité plus ou moins prononcée. Ce processus d’identification entre hommes, très important à l’adolescence satisfera curiosité et autres questionnements, dont celui, capitale à cet âge, de la taille de la queue. Tout comme pour les engins motorisés, il ne s’agit pas de confondre une curiosité naturelle, l’envie bien masculine de se comparer aux autres, avec une pulsion homosexuelle. Bien sûr, si vos attirances pulsionnelles, vos fantasmes et autres rêveries nocturnes sont emplis d’hommes et de phalliques orgies, cela arrive oui-oui, il serait peut-être temps de vous poser la question de savoir si vous n’êtes pas homo.

Le brandade réciproque peut être une expérience fort affriolante. Il est important de connaître comment son mec se masturbe spécifiquement. Car tous les hommes se branlent de manières différentes. Votre partenaire pourra vous guider en vous montrant l’exemple. Vous observerez ses gestes, les rythmes, pressions de la main et patati et patata. La masturbation est une de nos activités sexuelles les plus intimes et quelques personnes ressentent des difficultés à partager ces moments, même avec leur partenaire privilégié. Il peut donc être utile de se masturber côte à côte soit en même temps soit en alternance. Ainsi, on est à même d’observer les gestes et les rythmes de l’autre. N’ayez pas peur de son regard. Il s’agit de surmonter sa pudeur. Cela rend libre. Exprimez vos sentiments et même votre gène afin de les verbaliser et les dépasser.

Question de fréquence.

La fréquence des masturbations est au bon vouloir de chacun. Quelques hommes aiment attendre quelques jours avant de se masturber à nouveau, afin de bien remplir le spermarium afin d’avoir une jouissance plus intense. D’autres, stakhanovistes de la branlette, s’y adonnent immodérément et ce, plusieurs fois par jour. Une homme, même de bonne composition, devra toutefois faire attention à ne pas épuiser ses forces naturelles afin de satisfaire son ou ses partenaires. De vieilles croyances, comme toujours liées aux censeurs de quéquètes, moralistes et autres porteurs de cornettes, avaient faits de la brandade de morue un acte répréhensible, malsain voir dangereux. Nous arrivons ici au fameux « ça rend sourd » que d’aucun a connu dans son enfance. « C’est sale », « c’est mal », enfin l’immuable litanie hétérorépressive. Les parents ne devraient jamais culpabiliser leur enfant. Les travaux de nombreux sexologues comme Master et Johnson ont prouvés que la masturbation, ne rend ni sourd, ni aveugle, ni fou, ne provoque aucune maladie, ni ne nuit à la santé. Elle n’est ni néfaste ni dangereuse et permet aux enfants un meilleur apprentissage de la sexualité. Aucune honte ne devrait être ressentie après une masturbation tout comme, d’ailleurs, après toute pratique sexuelle. Mais, parfois, le poids répressif de notre éducation donne un goût amère à la jouissance.

Il est rare qu’un parent, père ou mère, oncle, tante ou un adulte initie son fils ou un enfant à la masturbation ou en parle tout du moins. L’apprentissage se fait donc sur la tas, seul ou avec un copain, par un hasard plus ou moins prémédité. C’est en se touchant involontairement le sexe que le jeune garçon, provoque une érection et ressent de curieuses et nouvelles sensations, « oulala mais qu’est-ce que c’est que ça ? ». Quelle surprise en effet que de se lever un beau jour et de découvrir sa « bistouquette » toute dure et tendue. Tout dévoué à leur nouveau jouet, un zizi bien dur, l’adolescent commencera donc une série d’expérimentation, des plus simples au plus raffinés. L’enseignement sur la brandouille comme sur d’autres pratiques sexuelles étant quasiment nul dans nos civilisations sexuellement archaïques, chacun devra donc découvrir et redécouvrir des pratiques ancestrales. Il faut alors parler d’apprentissage solitaire. Sans se lancer dans l’ethno-sexologie, on peut regretter que nos cultures occidentales délaissent à ce point l’éducation sexuelle de leur progéniture. Bien des solitudes, angoisses, pulsions criminelles ou acte de violence seraient certainement prévenues.

La main est l’instrument le plus utilisé avec plus ou moins de raffinement et de vitesse par l’homme pour satisfaire à ces besoins naturels. Mais il existe aussi plusieurs variantes très cocasses : goulot de bouteille, pomme évidée, pâte à modeler, aspirateur, jet d’eau bouillante, vagin artificiel, palles de ventilateur ou même steak ! Le docking est une masturbation masculine à deux mecs. Les queues sont réunies et sont branlées de concert. Les pratiques masturbatoires réciproques sont plus répandues dans les relations homos qu’hétérosexuelles. La masturbation peut aussi être la vérification de sa virilité. L’invention autoérotique de l’adulte qui se perfectionne dans la solitude sexuelle subie ou choisie laisserait entendre que la classification homo-hétéro exclut une catégorie silencieuse : ceux qui se suffisent à eux même et dont on ne parle jamais. Ceux qui n’ont jamais de rapports sexuels.

C’est bien sûr sa propre image virile qui fascine le mâle. La même qui le fera parfois se branler sans véritable plaisir. Il faut décharger, évacuer, comme on expulse un trop plein de sève ou de violence. Et l’hétéro se méfie de ce plaisir lent et raffiné qui se révélerait aussi intense et peut être plus partagé s’il le prenait avec un autre homme. Ici, s’ouvre le champ de comparaisons interdites. Être hétéro ne serait-il pas d’abord un choix obligé, une contrainte de mode de vie et d’intégration sociale, antérieur à la découverte des voluptés qui viennent s’accrocher, en cours de route, à cette option initiale : être un homme, un vrai. L’hétéro serait-il lui-même victime de l’hétérorrisme ?

 

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