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BISEXUALITÉ

 



BISEXUALITÉ Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

La bisexualité est la coexistence d'une pratique sexuelle indifféremment homo ou hétérosexuelle, avec, ou non, la préférence d'une seule orientation sexuelle. Tout comme l'hétérosexualité se définit par l'attrait exclusif des personnes de sexe opposé, l'homosexualité par celui des personnes de même sexe, la bisexualité se caractérise par l'attirance pour les deux sexes. Comme toute sexualité, la bisexualité ne se limite pas forcément à la seule attirance physique et sexuelle, mais permet également des sentiments amoureux et des investissements affectifs similaires. Un bisexuel peut indifféremment désirer et aimer un homme ou une femme, et vivre avec cette personne une relation amoureuse épanouie.

L'échelle hétérosexualité-homosexualité de Kinsey. Dans l'enquête Spira, 4 % des hommes et 2,5 % des femmes disent avoir eu des pratiques bisexuelles. Kinsey, notait, dès 1948, que 37 % des mâles américains avaient eu au cours de leur vie au moins une relation homosexuelle jusqu'à l'orgasme. Pour Kinsey, il n'existe pas de personnalité hétérosexuelle ou homosexuelle, mais des comportements et des attractions variables selon les individus dans le cours de leur vie. De même qu'il dénonce l'assimilation de l'homosexualité à la féminisation et celle du lesbianisme à la masculinisation, il récuse les divisions normal-anormal et la dichotomie en deux catégories. Pour rendre compte de la diversité des comportements, il construit une échelle de zéro (exclusivement hétérosexuel) à six (exclusivement homosexuel) sur laquelle il positionne les individus. Ainsi Kinsey affirme que 37 % des hommes et 13 % des femmes ont eu au cours de leur vie une expérience homosexuelle. 4 % ont une identité homosexuelle. Sur cette base, Berkey, Perelman-Hall et Kurdek identifient six catégories de bisexualité en remplacement des niveaux 3, 4 et 5 de l'échelle de Kinsey.

Ces catégories sont :

1. D'une homosexualité exclusive à une hétérosexualité exclusive ;

2. D'une hétérosexualité exclusive à une homosexualité exclusive ;

3. Une orientation homosexuelle prédominante (désirs ou contacts homosexuels fréquents avec désirs ou contacts hétérosexuels peu fréquents) ;

4. Une hétérosexualité prédominante (désirs ou contacts hétérosexuels fréquents avec désirs ou contacts homosexuels

peu fréquents) ;

5. Une orientation égale envers les deux sexes (désirs et contacts avec les deux sexes apparaissent sur une base à peu près égale en même temps). Bisexualité concurrente.

6. Une orientation égale envers les deux sexes (homosexualité exclusive suivie d'une hétérosexualité exclusive et vice versa).

Bref, par ces travaux, nous sommes très loin de la dichotomie initiale homo/hétéro. Nous nous retrouvons plutôt face à une vision éclatée et multiforme de l'orientation sexuelle et sans doute plus proche de la réalité.

Bi-isme. Dans l'enquête Spira, 4 % des hommes et 2,5 % des femmes disent avoir eu des pratiques bisexuelles. Cette bisexualité apparemment très élevée, résulte à la fois de personnes ayant eu des rapports avec des individus des deux sexes, d'hétérosexuels ayant eu un rapport homosexuel occasionnel et réciproquement d'homosexuels ayant eu un rapport hétérosexuel occasionnel. Les données recueillies en Europe occidentale et en Amérique du Nord donnent des estimations situées entre 3,5 % et 5 % d'homos qui auraient des pratiques régulières. Un tiers des homos et un cinquième des « bi » ont eu leur première expérience sexuelle avec une personne du même sexe (contre les quatre cinquième chez Pollak).

Il est souvent énoncé que les bisexuels ont cet avantage sur les hétéros et les homos, d'être en dehors de leurs conflits communautaires et de pouvoir comprendre leurs sentiments et leurs problématiques respectifs. Cela leur conférant une plus grande ouverture d'esprit. Mais l'on peut également suggérer, au contraire, que les bis subissent aussi les problèmes des uns et des autres et ne peuvent s'intégrer totalement à chacun des groupes. Ce métissage sexuel provoquant souvent ostracisme et rejet. Tout comme l'homosexualité, la bisexualité est vieille comme mes robes et se rencontre avec plus ou moins de visibilité dans de très nombreuses cultures. L'explosion du mouvement gay au début des années quatre-vingt-dix et le début de tentative d'intelligence sexuelle de la société, a favorisé la sorti du placard et la visibilité de la tribu bi. L'identité bi est en voie d'affirmation et des associations communautaires ont vu le jour à la fin du deuxième millénaire en France et Europe comme dans le monde industrialisé de l'Ouest.

 

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