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COÏT VAGINAL Coït et orgasme

 



COÏT VAGINAL Copyright Sexe guide, Erik Rémès, Blanche 2004

Le coït vaginal est la pénétration de la queue en érection dans le vagin. C'est un terme latin pour dire joindre, se réunir, qui est devenue l'expression technique de « l'accouplement ». Les pénétrations (vaginales et anales) restent pourtant les verbes principaux de notre grammaire sexuelle.

Lavements. L'intérieur du vagin est très sensible aux agressions chimiques. Les eaux savonneuses ou autre produits détergents peuvent irriter la paroi et provoquer des douleurs et des rougeurs. Il vaut mieux utiliser de l'eau pure pour la toilette intime et éviter tout autre produit.

Coït et orgasme

Le coït vaginal est la pratique la plus répandu. D'après le rapport Spira, c'est par la pénétration vaginale que les hommes déclarent parvenir avec le plus de facilité à l'orgasme (47 % « toujours », 49 % « plutôt facilement »). Les pourcentages de « toujours » et « plutôt facilement » sont de 22 % et 53 % quand ils sont masturbés par leurs partenaires ; de 22 % et 43 % quand leur partenaire leur font une fellation ; de 11 % et 13 % quand ils pénètrent l'anus de leur partenaire. Chez les femmes, c'est par la pénétration vaginale qu'elles parviennent avec le plus de facilité à l'orgasme (23 % « toujours », 55 % « plutôt facilement »). Ces pourcentages sont de 15 % et 53 % quand elles sont masturbées par leur partenaire ; de 15 % et 42 % quand leur partenaire leur font un cunnilinctus ; de 4 % et 17 % quand leur partenaire pénètre dans leur anus. 3 % des hommes et 8 % des femmes répondent qu'ils ne parviennent jamais à l'orgasme par le coït vaginal ou bien ne répondent pas.

Les hommes s'y retrouvent certainement pour qui la pénétration est indispensable. Mais qu'en est-il des femmes ? Que tout l'édifice sexuel hétéro repose sur la pénétration vaginale pose question. D'après Shere Hite 17 en effet, seules 26 % des femmes éprouvent régulièrement des orgasmes par la seule pénétration vaginale sans stimulation clitoridienne. Ces chiffres sont toutefois à relativiser. Le Rapport Spira indique que 77,7 % des femmes disent parvenir à l'orgasme toujours ou plutôt facilement en étant pénétrées (mais incluent-elle aussi la stimulation du clitoris ?) ; 67,2 % quand elles sont masturbées par leur partenaire ; 57,6 % lors d'un cunnilinctus. Toutefois, l'importance de la pénétration pour la femme semblerait dépendre de la génération, les femmes les plus âgées y étant les plus attachées. On peut donc penser qu'un glissement a lieu actuellement qui privilégie la jouissance clitoridienne au détriment de la jouissance vaginale. C'est également les femmes les plus âgées qui sont les moins nombreuses à dire qu'elles aiment « faire durer les préliminaires amoureux » (63 % contre 90 %). Selon Brenda Spencer1 : « il ne semblerait pas y avoir une grande concordance entre ces résultats et l'image de la sexualité féminine telle qu'elle a été commentée auparavant. En fait les femmes tiennent autant, voire plus, à la pénétration que les hommes. Elles sont un peu plus nombreuses à considérer que le terme rapport implique qu'il y ait pénétration (65 % contre 59 %) et à déclarer frustrant un rapport sans pénétration (56 % contre 53 %). Même si lors d'une pénétration, il est moins certain pour elles que pour leurs partenaires qu'elles parviennent « toujours » ou « plutôt facilement » à l'orgasme (femmes 77,7 % ; hommes : 95, 2 %) ».

Selon l'opinion que l'on se fait de la question, Spira indique que « ces résultats peuvent être interprétés de façon différente : ou bien la pénétration est valorisée par les femmes elles-mêmes et ne leur est pas imposée par les hommes ; ou bien les femmes continuent à être sous l'influence des normes masculines. L'existence d'un effet génération soutient l'hypothèse des féministes et le fait que la pénétration soit moins importante pour les femmes plus jeunes suggère que l'emprise des normes masculines s'est affaiblie au fur et à mesure des changements de la situation de la femme ». En ce sens, les femmes de générations plus anciennes seraient davantage soumises au modèle hétérocratique du coït. Asservissements dont les nouvelles générations se défont peu à peu.

 

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